L’Allemagne s’est engagée à payer 40 milliards d’euros sur 20 ans afin de fermer l’ensemble de ses centrales à charbon. Ce budget est censé venir en aide aux régions touchées par ce plan de réduction des émissions de CO2.
Berlin tente de corriger le tir. Ce 28 août, le cabinet du Bundestag s’est mis d’accord sur une « loi de renforcement structurel » qui va accélérer la transition vers des énergies durables. Pour rappel, le pays s’est engagé à sortir du nucléaire en 2022 et du charbon en 2038. Cette seconde décision promet d’avoir un important impact environnemental, car le pays est aujourd’hui responsable d’environ un tiers des émissions de CO2 liées à l’électricité en Europe. Plus de 40 milliards d’euros, dont 26 milliards destinés à l’infrastructure, seront alloués aux régions charbonnières.
« C’est un grand moment pour la politique climatique en Allemagne, qui pourrait faire de ce pays un leader dans la lutte contre le changement climatique », a déclaré Claudia Kemfert, professeure à l’Institut allemand de recherche économique de Berlin. « En choisissant de se passer définitivement du charbon, qui représentait auparavant une source d’énergie majeure pour cette grande nation industrielle, l’Allemagne envoie également un message fort au reste du monde, qui démontre qu’elle prend à nouveau très au sérieux le problème du changement climatique. »
Depuis janvier 2019, la production allemande en matière de charbon à chuté d’un cinquième, largement remplacée par les parcs photovoltaïques et éoliens. Mais à ce rythme, le pays était toutefois loin d’être en mesure d’atteindre ses engagements climatiques. « Si cela continue, le gouvernement ratera les objectifs qu’il s’est fixés en matière d’énergie renouvelable », mettait récemment en garde le directeur adjoint de la chambre de commerce allemande, Achim Dercks. L’engagement du gouvernement vise toutefois à corriger cet écart.
Pour l’heure, ce résultat décevant est notamment dû aux difficultés rencontrées par le gouvernement dans le développement des énergies renouvelables pour prendre le pas sur le charbon. Entre difficultés de financement, obstacles réglementaires, craintes de chômage de masse et la rébellion des particuliers contre de nouvelles implantations d’éoliennes sur le sol allemand (elles ont a chuté de 80 % entre 2018 et 2019 et de 40 % sur l’année précédente), la transition énergétique peinait à passer la seconde. Cette enveloppe est censée aider à dépasser certaines de ces réserves – en particulier sur le terrain social.
Pour rappel, le budget fédéral prévoyait 500 millions d’euros par an jusque 2021 pour les régions. Un engagement à une sortie totale du charbon n’a cependant toujours pas été pris en Allemagne.