La chaleur souterraine générée par le métro de Londres va prochainement servir à chauffer les habitants du Nord de la ville.
Londres a trouvé une manière une manière plus économe et écologique de chauffer son bâti. Le centre d’énergie Burnhill travaille sur un système qui permet d’acheminer la chaleur du métro grâce à un puit de ventilation installé dans une station abandonnée. L’air chaud du métro, compris entre 18°C et 28°C, sera porté à 70°C par la pompe à chaleur avant d’être injectée dans le réseau de chaleur. La pompe permettra en outre de fonctionner en mode climatisation pour rafraîchir les tunnels du métro durant la période estivale, quand le chauffage est coupé dans les logements.
Ce projet est né de la collaboration entre le quartier d’Islington, au nord de la capitale britannique, Transport for London et la firme Ramboll. Près de 1100 foyers ainsi que divers bureaux et bâtiments publics devraient ainsi être alimentés par la chaleur de la Northern Line dans les prochains mois. Le projet devrait par la suite s’étendre à de nouveaux bâtiments voisins. Ramboll estime que quelque 1 350 équivalents-logements pourront être alimentés grâce à la récupération d’énergie du métro. Plus largement, d’ici 2050, 63 % de la demande en chauffage pourrait être comblée par le métro, en prenant en compte le développement du réseau.
Cette innovation devrait avoir un impact très positif sur le bilan carbone du quartier. La moitié de l’énergie anglaise dépensée vient en effet du chauffage du bâti, et le tiers de ces émissions provient du processus nécessaire pour générer cette chaleur. Aussi, Londres gaspille l’équivalent de 38% des besoins en chauffage selon la Greater London Authority. « Chaque zone industrielle et urbaine perd de la chaleur dès qu’il existe un système de refroidissement » estime ainsi Tim Rotheray, le directeur de l’Association for Decentralised Energy (association pour l’énergie décentralisée).
La première itération d’un tel système vient du Danemark. Le pays, mis à mal par la crise du pétrole de 1973 avait alors lancé son projet de district heating. Un système similaire est en opération à Paris depuis novembre 2018. D’autres pays comme la Pologne (pour 40 % de ses besoins de chauffage) et la Russie utilisent à grande échelle ces techniques de récupération de chaleur à partir de centrales à charbon. Compte tenu des pressions pour fermer ces dernières, les deux pays vont devoir trouver des alternatives dans les années à venir.