Une équipe de chimistes de l’université de Bristol a trouvé une méthode pour transformer la bière en essence. Si à ce point il ne s’agit que d’une découverte expérimentale, elle pourrait servir de base au développement de nouveaux carburants.
Une récente découverte scientifique pourrait mener à la production du premier biocarburant à base de bière. Des scientifiques de l’université de Bristol ont en effet développé une nouvelle méthode de production. Ainsi, des voitures pourraient fonctionner grâce à un mélange d’alcools isomères du nom de butanol. Il est en principe difficile à produire en utilisant sources d’énergie renouvelables.
« L’alcool qu’on trouve dans les boissons à que nous buvons est de l’éthanol – et c’est cet alcool que nous cherchons à transformer en butanol afin de s’en servir comme carburant. Les boissons alcoolisées sont donc une excellente base pour la fermentation industrielle d’éthanol – le carburant à base d’alcool est fondamentalement produit par fermentation » explique le professeur Duncan Wass, qui a supervisé les recherches.
L’équipe travaillant à la School of Chemistry, rattachée à l’université de Bristol, travaille sur une méthode de transformation de l’éthanol – très courant – en butanol depuis des années. Cela a déjà été fait en laboratoire, avec de l’éthanol pur asséché, mais pour être commercialement viable, le processus doit être réalise dans des bouillons de fermentation.
L’équipe a découvert un catalyseur susceptible de transformer la bière (plus spécifiquement l’éthanol présent dans la bière) en butanol. « Si notre méthode fonctionne avec des boissons alcoolisées (en particulier la bière, qui est le meilleur modèle) elle peut potentiellement être utilisée à grande échelle et le butanol pourrait à terme remplacer l’essence. »
« Transformer la bière en carburant était une expérience amusante – qui peut être réalisée avec les restes de la soirée de Noël de votre entreprise – mais cela a permis une avancée importante », dit Ducan Wass. « La bière est un agent idéal pour étudier les mélanges chimiques qu’il faudrait pour une production industrielle. Nous avons donc franchi un grand pas vers la concrétisation de cette technologie. »
Jusqu’alors, la principale alternative verte au pétrole était le biocarburant (qu’on vend mélangé à de l’essence). Il ne s’agit toutefois pas d’une solution de remplacement optimale, souffrant de sa faible densité énergétique. De plus, le biocarburant se mélange facilement à l’eau, ce qui peut corroder les moteurs automobiles.
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