EDF a rendu public son plan excell, qui vise à redonner à la filière nucléaire française un niveau d’excellence industrielle mis à mal par des années difficiles.
EDF a présenté, vendredi 13 décembre 2019, son plan baptisé « excell », dont l’objectif est de donner une seconde jeunesse à sa filière nucléaire et de rétablir la confiance du grand public et des investisseurs. EDF y présente ses pistes pour retourner aux plus hauts niveaux « de rigueur, de qualité et d’excellence ». Il se compose de 3 grands volets : la qualité industrielle, les compétences et la gouvernance des grands projets.
Le plan sera déployé dès 2021 et jouira d’un budget de 100 millions d’euros valable pour la période 2020-2021. Selon Jean-Bernard Lévy, PDG du groupe, il « doit permettre de créer les conditions d’un regain de confiance dans la filière nucléaire française et de répondre aux difficultés décrites dans le rapport de Jean-Martin Folz. Notre objectif est de permettre au nucléaire, énergie neutre en carbone, de continuer de jouer pleinement son rôle dans la lutte contre le changement climatique. »
Le rapport Folz avait ainsi permis d’exposer les raisons des déboires du chantier de Flamanville. Les couacs à répétition des EPR construits en Finlande par Areva et Framatome et en France par EDF, ont en effet installé le doute sur la capacité de la filière nucléaire française à construire de nouveaux réacteurs. Le ministre de l’Economie français, Bruno Le Maire, avait alors appelé à redresser une filière en proie à « une certaine déliquescence ».
Il manque encore un pilote à ce plan de sauvetage. EDF cherche parmi les « grands industriels du secteur de haute technologie », mais en dehors de la filière nucléaire, car « nous devons nous remettre en cause en tirant partie des meilleures pratiques d’autres industries », explique Jean-Bernard Lévy. Il sera notamment chargé de la création d’une Université des métiers du nucléaire afin de mieux gérer les savoir d’une filière complexe.
En outre, la veille de la présentation d’Excell, l’énergéticien a assuré qu’il sera « pleinement mobilisé pour concrétiser le Green deal européen ». « Le Green deal est une formidable opportunité », a assuré Jean-Bernard Lévy. « L’électricité décarbonée peut devenir un vecteur de la décarbonation compétitive de l’économie européenne et le groupe EDF est pleinement mobilisé pour accélérer cette transition historique ».