À Port-Saint-Louis-du-Rhône, la première centrale osmotique à grande échelle sera inaugurée en cette fin d’année 2024. Ce projet, unique au monde, repose sur une technologie innovante développée par la start-up française Sweetch Energy, avec l’appui de la Compagnie nationale du Rhône et d’EDF Hydro. L’idée est de produire de l’électricité en exploitant la rencontre de l’eau douce du Rhône et de l’eau salée de la Méditerranée.
Grâce à un procédé appelé diffusion ionique nano-osmotique, cette station pilote génère de l’énergie à partir de la différence de salinité entre les deux eaux. Située sur l’écluse de Barcarin, la centrale occupe quelques centaines de mètres carrés. Elle produit près de 4 térawattheures (TWh) par an, soit suffisamment d’électricité pour alimenter environ deux millions de personnes.
L’investissement total dans ce projet atteint près de 40 millions d’euros depuis 2017. Nicolas Heuzé, cofondateur de Sweetch Energy, envisage déjà un avenir prometteur pour cette technologie. « Si nous exploitons les quelque 10 000 plus grands deltas de la planète, nous pourrions générer environ 30 000 TWh d’électricité par an, soit 15 % de la consommation mondiale d’ici à 2050. » a-t-il affirmé.
L’énergie osmotique présente de nombreux avantages. Elle est permanente, décarbonée et ne nécessite pas de stockage. Ce projet, en pleine Camargue, pourrait bien être le premier d’une série d’initiatives similaires, offrant une solution durable face aux défis énergétiques de demain.