
Nicolas Hulot, ministre de l’écologie français a décidé de faire de l’hydrogène un outil central pour la transition énergétique du pays. Il prévoit notamment la création de 1000 stations-service et l’introduction de plus de 50.000 véhicules à hydrogène d’ici 2028.
Nicolas Hulot, ministre de l’écologie français a présenté devant les principaux acteurs de la filière son plan de déploiement de l’hydrogène en France le 1er juin dernier. « L’hydrogène peut devenir l’un des piliers d’un modèle énergétique neutre en carbone », s’est-il enthousiasmé. Le ministre « voit les choses en grand ». Pour lui, « l’hydrogène est comme le couteau suisse de la transition énergétique. Elle permet de stocker de l’électricité, d’alimenter des voitures, de recycler du CO2, de rendre les processus industriels plus propres. »
Ainsi, dès 2019, une enveloppe de 100 millions d’euros sera partagée via un appel à projets. Le fonds sera géré par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Si on est loin des 5 milliards nécessaires pour ce domaine selon certains experts, il s’agit d’une entrée en matière remarquée pour la technologie motrice à hydrogène, et le pays a déclaré vouloir devenir un « centre international de qualification-certification ». Cela passera par le développement d’une gamme d’engins dans le secteur routier, nautique, ferroviaire et aéronautique via, d’après le Ministre.
Secteur déjà plein de promesses : à l’heure actuelle, un moteur à hydrogène est en mesure de rouler surplus de 1000 kilomètres avec un seul plein. En revanche, il s’agit de « verdir » le secteur, actuellement très polluant : en France, le million de tonne d’hydrogène produit chaque année est responsable du rejet de 11 millions de tonnes de CO2. Paris s’est toutefois fixé des objectifs ambitieux : produire 10% d’hydrogène décarboné dans l’industrie d’ici à 2023 et 20 à 40% d’ici 2028. Le projet « à terme à l’adoption de véhicules zéro émission par un plus grand nombre ».
Les industriels français ont salué les mesures : Pour Philippe Boucly, président de l’Afhypac, association qui rassemble les acteurs de la filière, ce plan est « un jalon majeur dans la construction d’une filière compétitive en France » qui se lance enfin sur ce marché naissant. « Nous sommes très satisfaits que pour la première fois la France affirme une vision d’ensemble, systémique sur l’hydrogène car c’est cela qui peut structurer une dynamique dans la durée », a réagi Pierre-Etienne Franc, directeur de l’activité mondiale énergie hydrogène du géant des gaz industriels Air Liquide.