Alors que la conférence mondiale sur l’énergie approche à grands pas, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) sort son nouveau rapport. Ce document ambitieux, présente les perspectives d’évolution du secteur de l’énergie dans le monde pour les trente années à venir. Cette recommandation n’y va pas par quatre chemin et si elle venait à être appliquée, elle aurait un impact considérable sur notre quotidien et sur notre économie ; le pire étant qu’elle n’apporterait aucune garantie de succès par rapport aux objectifs climatiques. Ne nous embarquons pas sans parachute dans un vaisseau n’ayant pas encore été certifié !
Un scénario catastrophe
Le nouveau scénario de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) pour 2050 est révélateur des forces qui dominent le monde de l’énergie aujourd’hui : des industriels qui ont compris les bénéfices colossaux à glaner dans des énergies renouvelables subventionnées et prioritaires, et des idéologues qui dominent les média, tétanisent le monde politique et mettent le climat entre parenthèse dès que le nucléaire, analysé pragmatiquement, s’impose comme essentiel pour lutter contre le changement climatique. Il en résulte un scénario de rupture de l’AIE, principalement au service des énergies renouvelables électriques, éolien et solaire, et très timide vis-à-vis du nucléaire. Quand la lâcheté politique domine dans de nombreux pays, l’idéologie, antinucléaire en l’occurrence, pèse sur les analystes de l’AIE. Leur scénario oublie trop le climat et le bien-être de la population, minimise les difficultés résultant de productions d’énergies non contrôlables, et se met trop clairement au service des spéculateurs des énergies renouvelables et de l’écologie politique.
Un rapport pour la « Conférence mondiale sur l’énergie »
Dans son dernier rapport, « Net Zero by 2050 », visant à maitriser la dérive climatique et rédigé à la demande de la « Conférence mondiale sur l’énergie », l’AIE ne peut que constater que les objectifs de réduction des gaz à effet de serre sont loin d’être acquis. Dans le secteur de l’énergie, les émissions repartent à la hausse en 2021, et l’AIE admet que la tâche conduisant à la neutralité carbone est « monumentale », avec un presque triplement de la production d’électricité d’ici 2050 au niveau mondial.
La politique actuelle se révélant inefficace, que recommande l’AIE pour le monde entier ? De la poursuivre en septuplant d’ici 2030 la production d’électricité intermittente, éolienne et solaire, en multipliant par 18 le nombre de véhicules électriques et en diminuant de 4 % par an notre intensité énergétique. Et, en se projetant en 2050, l’AIE constate que la limitation à 1.5 °C de l’augmentation de température ne sera pas atteinte, qu’elle sera au mieux de 2,1 °C, que les émissions de GES seront encore importantes alors que la demande globale en énergie aura diminué de 8 % (malgré les 2 milliards de Terriens supplémentaires,) et que la production d’électricité intermittente, non garantie, aura encore plus que triplé par rapport à 2030.
Derrière ce scénario apparaissent des affirmations très optimistes sur la disponibilité industrielle de technologies encore embryonnaires (séquestration du CO2, bio fuels de seconde génération, petits réacteurs, hydrogène décarboné) dans la perspective 2030, et des paris hasardeux, qui doivent tous réussir, pour 2050 (appel massif au vecteur hydrogène, capture directe du CO2 dans l’air, constructions à stockage de chaleur intégré, …).
Les obstacles, majeurs compte-tenu de l’importance des évolutions proposées, sont bien sûr identifiés par l’AIE, mais le scénario les considère franchissables, sans que des alternatives crédibles soient proposées. Quelle sera l’acceptabilité sociale de tels bouleversements alors que la consommation d’énergie finale est supposée diminuer de 10 % en 2030 puis de 20 % en 2050 (réf. 2019), quelle sera la disponibilité en matériaux, technologies et compétences, dans le dix prochaines années ? Les projection optimistes sur le coût de cette transitions d’ici 2050 sont-elles crédibles ? De nombreuses questions restent en suspens et il faut souligner :
- D’une part, l’importance de ce que fera le bloc des pays qui représentent l’essentiel des émissions de CO2 (Chine, USA, Inde, Russie, Allemagne), soit près de 60 % des émissions mondiales en 2019, pays qui tous bénéficient encore de réserves considérables de combustibles fossiles,
- Et, d’autre part, de ce que sera l’évolution de pays « frugaux » comme ceux d’Afrique, mais avec une forte croissance des populations et un recours massif aux énergies fossiles.
L’AIE confirme que l’électricité sera essentielle dans le futur mix mondial, avec des évolutions spectaculaires en 2030 et 2050 par rapport à 2019 :
- Une consommation qui augmente de 38% puis de 264 %,
- Une part des énergies renouvelables qui fait plus que tripler puis est octuplée,
- Une part de l’électricité intermittente, solaire et éolienne, qui est multipliée par 7,2 puis 23, pour représenter les deux tiers de la production totale d’électricité en 2050.
L’intermittence devient la question centrale de la gestion des mix électriques, avec des besoins massifs de stockage (hydrogène ?), et de forte contraintes sur les usages. La part du nucléaire, pourtant décarboné et pilotable, bien que doublant, reste limitée à 8 % de la production, et son taux de financement reste fixé à 8 %, soit environ le double de celui des autres énergies. C’est un handicap certain qui révèle un clair désintérêt du long terme dans une période où les taux d’intérêt sont très bas : un taux raisonnable ne devrait pas dépasser 4 %. Et on peut se demander sous quelles pressions l’AIE affiche ce chiffre alors que ses économistes en connaissent parfaitement les conséquences, financières bien sûr mais surtout industrielles.
Un monde à deux vitesses
Que se profile-t-il derrière ces projections hasardeuses ? Très probablement, une fois l’échec confirmé, dans quelques années, un monde à deux vitesses selon le poids des idéologies dans chaque pays et leurs niveaux technologiques.
- Un monde qui développera le nucléaire, seule alternative raisonnablement assurée avec l’hydraulique, la biomasse étant limitée par sa ressource et les conflits d’usage : il comprend principalement la Chine, l’Inde, les USA, la Russie, une partie des pays européens (dont la France ???), soit 40 % de la population, à condition que l’industrie nucléaire retrouve son efficacité et que les contraintes administratives qui la brident redeviennent raisonnables. L’Europe continuera-t-elle à être à la traine par rapport aux pays majeurs ?
- Un monde qui n’a pas d’autre solution qu’espérer une aide financière massive du précédent pour s’adapter à un approvisionnement en énergie qui fera appel à des technologies exigeant de fortes compétences, contrairement aux idées reçues, s’il veut maitriser son économie et apporter à sa population un accès fiable à l’énergie, l’électricité principalement et ses innombrables usages. Mais aussi un monde qui risque de voir ses ressources exportées vers le monde le plus développé, soucieux par exemple de préserver sa biodiversité.
Cette publication de l’AIE ne peut que nous rappeler la médiatisation fracassante d’un scénario pour la France élaboré par Réseau de Transport d’Electricité en coopération avec l’AIE, présenté en janvier 2021, pour lequel, plus prudent, le Président de RTE indiquait que tout restait à faire pour permettre l’intégration d’une proportion très élevée d’énergies renouvelables intermittentes, avec « quatre ensemble de conditions strictes et cumulatives » comprenant la stabilité du système électrique, le stockage massif de l’énergie électrique avec une flexibilité extrême des usages, d’importantes réserves de sécurité et une extension considérable des réseaux. Ces remarques s’appliquent plus encore à l’étude de l’AIE qui prend en compte la totalité de la planète avec des pays en voie de développement représentant 60 % de la population.
Plus que jamais, il est essentiel que le nucléaire, énergie remarquablement décarbonée, représente pour un pays comme la France la possibilité d’échapper à la folle incertitude technologique, industrielle et sociale de tels programmes. C’est le message que développe, une ONG telle que PNC. Il est temps que les atermoiements politiques des dernières décennies laissent la place à une politique nucléaire dynamique, au service du pays et du monde. Comme le disait en janvier le même Directeur général de l’AIE qui vient de présenter ce nouveau rapport de l’AIE pour le monde, le Dr Fatih Birol, « Fermer les centrales nucléaires françaises serait une erreur. L’énergie nucléaire est un atout national pour la France. Ces dernières décennies, son développement a été une des composantes de la croissance économique française et sur le plan technique, elle a prouvé qu’elle fonctionne à grande échelle […] L’objectif d’atteindre zéro émissions à 2050 est un défi herculéen. Nous n’avons pas le luxe de nous priver de l’une ou l’autre des énergies propres ».
(1) Le secteur de l’énergie représente 75 % des émissions mondiales de CO2, dont 41% pour l’électricité
(2) L’intensité énergétique est un indicateur désignant le rapport entre la consommation d’énergie d’un pays et son produit intérieur brut (PIB).
Texte initialement publié sur le site de PNC France avec le titre « Panique sur le climat : l’Agence internationale de l’énergie dérape ! »
Image par fancycrave1 de Pixabay
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Ces alertes sont juste ridicules. Une fois, de plus, la véritable science est bafouée. La solution aux questions énergétiques par les moulins à vent et les panneaux solaires est d’une sottise à hurler !
Si on écoute ces pathétiques »lanceurs d’alertes »’, ils vont hérisser la planète sur terre comme sur mer, d’immenses moulins à vent partout, surmontés de panneaux solaires. La Terre, alors, ressemblera à un coronavirus géant et à un VIH géant. De quel droit ces prétendus »spécialistes » vont-ils s’approprier la quasi-totalité de l’espace vital disponible pour leurs machines infernales ? l’air , l’espace aérien, les océans, l’espace maritime, sont des biens communs à toute l’humanité. Le nucléaire, fruit du travail magnifique durant 120 ans d’une partie de l’humanité autrement intelligente, quin’était pas milliardaire mais ont produit bien plus que ces milliards, qui ont inventé une énergie qui ne pollue rien, qui consomme juste QUATRE CENTS FOIS MOINS D’ESPACE TERRESTRE ET MARITIME et consomme ZERO ESPACE AERIEN que ces ahurissants et fous projets éoliens sortis d’un vrai cauchemar ! de quel droit ces »lanceurs d’alertes » s’approprient-ils, pour assouvir leurs rêves infantiles, la totalité de l’espace terrestre, maritime et aérien ? ne baissons pas la tête, ce n’est pas vrai qu’ils sont mille ou dix mille fois plus intelligents que Pierre et Marie Curie, que Joliot-Curie, qu’Enrico Fermi, qu’Oppenheimer, que Von Neumann, que Niels Bohr, que Pauli, que Higgs, que Turing, que tous ces techniciens de haut niveau qui sont prêts à conduire l’humanité entière à un véritable avenir d’énergie sûre, abondante et à bon marché pour tous les humains durant plusieurs millénaires, pour la première fois de leur déjà longue histoire ! loin de démolir la planète, tout au contraire, un tel avenir nous, permettra d’en faire un jardin d’Eden, de faire refleurir les 35 millions de km2 de déserts (l’équivalent des deux amériques, actuellement désespérément stériles). Rien qu’en regagnant le Sahara, l’humanité n’aurait plus besoin de pétrole pour se chauffer et faire tourner les diesels modernes. Cette nouvelle ère permettrait enfin aux humains de résoudre la plupart de leurs actuels fléaux : car seule une vraie augmentation du niveau de vie général fera cesser les surpopulations anarchiques qui nous amènent tout droit aux camps de concentration du futur, gérés par des prétendues élites….Seule cette augmentation fera cesser les conflits. Seule une augmentation verticale de l’intelligence scientifique dissipera ces illusions mortelles qui ne servent en dernier ressort que des intérêts privés énormes et inavouables. On n’a besoin de tuer personne au monde pour s’orienter dans la bonne direction, où l’hébétement devant ces tours de Babel de notre époque qui tournent quand ça leur chante et enlaidissent tout autour d’elles fera place au véritable travail productif qui fera franchir aux humains un nouvel étage dans leur perfectionnement et leur compréhension de l’univers dans lequel ils vivent. Rien ne nous oblige à nous prosterner devant le »Grand Reset », aucun ingénieur nucléaire n’a pour projet fou de se débarrasser par la force d’une partie des humains actuels. Au contraire, nous tendons fraternellement la main à tous les hommes de bonne volonté, et nous respectons leur vie ! avec un changement radical dans l’instruction publique, personne ne sera »inutile ». Tous ceux qui prônent de fausses solutions conduisent l’humanité dans le mur et aboutiront à des nouvelles régressions, encore toujours et toujours du sang et des larmes ! les savants, ingénieurs, et techniciens admirables du nucléaire civil, au contraire, veulent la paix et la prospérité pour tous, ce n’est pas un rêve stupide, oh que non, il est mille fois plus réaliste que l’autre, la croyance débile que les moulins à vent vont tout arranger, c’est ça, le rêve fou ! notre rêve à nous, il est raisonné, chiffré, il a déjà fait ses preuves ! et il fera encore plus ses preuves, si par malheur on l’achève en tuant ce qui reste de notre nucléaire civil, quand on sera rationnés de façon, misérable et qu’on paiera ce courant sale et rationné environ5 fois plus cher que le bon courant nucléaire civil ! Que n’importe quel de nos détracteurs m’explique quel mal faisait Fessenheim, qui pouvait fonctionner tranquillement trente ans de plus ! qu’on m’explique quelle guerre ont provoquée nos personnels ultra-qualifiés de notre nucléaire civil, à, tel point que nous avions dix ans d’avance dans ce domaine sur l’Allemagne, pour ne citer qu’un exemple ! le vrai avenir sérieux est de notre côté. Quand ils ont fait la fête honteuse de l’autre côté du Rhin, juste après l’irréparable débranchement de Fessenheim, moi j’ai pleuré ! tout ce travail humain vertueux, qualifié, acharné pour ainsi dire bénévole, toutes ces nuits de veille pour étudier des sciences difficiles, au service du grand public pour lui donner le meilleur abondant et à bon marché, tout ça détruit, c’est à pleurer, c’est ABSURDE ! , il ne faut pas écouter ces prophètes de malheur, souvenons-nous, s’engager dans cette voie salutaire nous permettra de préserver 99,857 % de nos espaces naturels, en attendant de les rendre plus beaux et plus accueillants par notre travail vertueux.
Songez-y : fertiliser nos 35 000 000 de km2 de déserts impitoyables augmenterait notre espace vital de beaucoup, beaucoup plus que tout ce qu’on pourrait faire de la planète Mars, qui ne peut guère nous offrir que quelques centaines de milliers de km2 dont on pourrait faire quelque, chose, il faut arrêter de faire rêver qu’avec les températures qui règnent sur 80 % de la surface de Mars (au-dessous de -150 degrés celsius), on pourrait faire quelque chose qui ressemble à une »terraformation » de cette planète glacée !