L’économie circulaire s’impose de plus en plus comme un élément incontournable dans la lutte contre le changement climatique. Une augmentation sensible du taux de recyclage eu Europe pourrait ainsi réduire de plus de 50 % l’emprunte carbone liée à nos émissions industrielles.
Une nouvelle étude réalisée par Material Economics souligne l’importance du potentiel d’une économie circulaire sur un allègement des émissions européennes de gaz à effet de serre. Elle identifie les quatre des matériaux les plus générateurs d’émissions : l’acier, le plastique, l’aluminium et le ciment. On estime que leur production devrait générer 900 milliards de tonnes de CO2 d’ici la fin du siècle. « Toutes ces matières premières peuvent être économisées grâce au recyclage, qui permet également de réduire les émissions de gaz à effet de serre », souligne Arnaud Brunet, président du Bureau international du recyclage.
Favoriser le recyclage de ces matériaux aiderait ainsi à réduire substantiellement l’empreinte carbone de l’industrie européenne – de 56 %, d’après l’étude, soit l’équivalent d’environ 300 millions de tonnes (mégatonnes) de CO2 par an d’ici 2050. La Commission européenne est justement en train de revoir sa stratégie climatique, qui date de 2011, afin de l’aligner sur l’Accord de Paris. Pour Jyrki Katainen, commissaire à l’emploi, « l’adoption de nouveaux modèles commerciaux circulaires basés sur la réutilisation des matériaux et l’amélioration de l’efficacité ne peut qu’apporter des avantages et donner aux entreprises européennes un avantage compétitif ».
En France, un rapport publié le 31 mai par la Fédération des entreprises du recyclage et l’Ademe a mis en lumière qu’en 2014, le recyclage des déchets d’emballages, des ferrailles, des papiers et cartons ou encore des plastiques avait permis d’éviter l’équivalent de 5% des émissions nationales annuelles de CO2. « C’est l’équivalent de l’ensemble du transport aérien français et de 20% des émissions du parc automobile », s’est félicité Jean-Philippe Carpentier, président de Federec. Cela représente la production de dix-huit réacteurs nucléaires –entre quatre et neuf centrales.
L’industrie du recyclage a beaucoup souffert de la baisse des prix des matières premières, qui la rendait peu concurrentielle. « Dorénavant, les industriels seront en mesure de quantifier et communiquer à leurs clients les gains environnementaux de chaque tonne de matériaux issus du recyclage », souligne Jean-Philippe Carpentier. Un argument en faveur de l’économie circulaire, surtout quand on connait le coût exorbitant lié au changement climatique.