
Un accord impromptu entre le Parlement et le Conseil de l’Europe a fixé un objectif de 32% d’énergies renouvelables pour 2030 – une hausse par rapport aux 27% initialement proposés par la Commission.
La nuit de mercredi 13 à jeudi 14 juin fut agitée, mais au petit matin les élus européens et les états membres avaient trouvé un terrain d’accord. Après un an et demie de tractations, il a finalement été décidé d’augmenter – modestement – l’objectif proposé par la Commission européenne pour la part d’énergie renouvelable dans le mix énergétique européen en 2030 de 27 à 32%. Il s’agit d’un objectif globalement contraignant qui fera l’objet d’une clause de révision en 2023.
« Il est 4h du matin, l’aube pointe et nous sommes heureux d’avoir un accord sur #RED11 C’est un plaisir de travailler avec des gens aussi formidables » s’est félicité l’eurodéputé Sean Kelly, qui participait aux débats. Le commissaire Miguel Arias Cañete s’est dit « particulièrement satisfait du nouvel objectif européen », soulignant que la plus grande victoire était « son caractère contraignant » qui « offrira également une plus grande sécurité aux investisseurs ».
De fait, plusieurs pays ont envoyé un signal clair en faveur de la transition énergétique en Europe. C’est le cas de la Suède, du Portugal, de la France ainsi que plus récemment de l’Espagne et l’Italie. Tous voulaient rehausser le taux à 35% pour 2030. Malgré ces appels à faire rehausser le taux proposé par l’exécutif européen en 2014, Berlin s’était opposée le 11 juin dernier à un objectif dépassant les 32 %, plafonnant en quelque sorte le progrès.
Adnan Z. Amin, directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), a salué l’accord, alors que Neil Makaroff, du Réseau action climat (RAC) Europe a reconnu « un premier pas pour débloquer la transition énergétique en Europe » avant de rappeler que cet objectif est bien en deçà « de ce qui est faisable et souhaitable pour mettre l’Union sur les rails de l’Accord de Paris et se débarrasser des énergies fossiles ».
L’accord prévoit également un sous-objectif d’augmentation indicative de 1,3% par an des énergies renouvelables dans les installations de chauffage et de refroidissement et un objectif pour la part d’énergies renouvelables dans les transports, fixé à 14 % pour 2030. Le Parlement a également réussi à obtenir une promesse pour l’élimination de l’huile de palme dans les transports d’ici à la fin de la décennie, ainsi qu’un gel des agrocarburants dits de première génération produits en Europe.
« Le plus important est d’avoir un signal politique clair : on va vers la fin des agrocarburants à base d’huile de palme et de soja », a réagi le député vert luxembourgeois Claude Turmes. Les agrocarburants de deuxième génération, qui proviennent de cultures non vivrières, comme les résidus de bois, se sont vus dotés d’un objectif de 3,5 %.