La commission Européenne s’est engagée dans une transition énergétique vers le durable – un projet qui nécessite d’organiser une aide aux pays producteurs de charbon, qui ont beaucoup à perdre dans ce processus.
Le charbon était la colonne vertébrale de l’économie européenne pendant des décennies (vous souveniez-vous de la Communauté européenne du charbon et de l’acier ?). Aujourd’hui, toutefois, le climat politique est différent et l’Europe cherche à réduire ses émissions de CO2 d’ici à 2030. Si l’UE veut tenir les engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris, elle va devoir pousser les états membres à abandonner le charbon et recourir plus largement aux énergies renouvelables. Cela aura des répercussions importantes, à la fois sociales et environnementales, et les régions qui se reposent encore sur le charbon vont devoir se réinventer.
Les pays producteurs n’ont pas vraiment de choix : ils vont devoir prendre la vague. Le secteur même de production d’énergie au charbon connait une crise grave, avec 54% des ventrales qui n’arrivent plus à être rentables. De plus, 97% des 619 centrales à charbon de l’UE seront déficitaires en 2030 d’après les estimations de l’ONG britannique Carbon Tracker. Autrement dit, la transition est ni réversible, ni négociable. Et pourtant, 41 régions dans 12 états membres continuent à extraire et exploiter du charbon. Le secteur emploie 185 000 personnes, et des centrales au charbon produisent encore un quart de l’électricité européenne.
Il est facile de citer les études qui assurent que les énergies vertes vont créer plus d’emplois et de croissance que les industries reposant sur des combustibles fossiles, globalement déclinantes. Cependant, les communautés qui vivaient du charbon, et qui sont en plus concentrées géographiquement autour des mines, vont faire face à une crise de l’emploi majeure. Et elles doivent trouver de nouveaux atouts dans une Europe décarbonée. C’est pourquoi la Plateforme de transition des régions minières européennes (EU Coal Regions in Transition Platform) a été lancée. Elle devra aider à répondre aux enjeux sociaux et environnementaux posés par la transition énergétique.
La plateforme a été inaugurée aujourd’hui par Maroš Šefčovič, le vice-président de la Commission européenne chargé du l’Union énergétique, Miguel Arias Cañete, Commissaire européen au Climat et à l’Énergie ainsi que Corina Creţu, Commissaire européenne à la politique régionale. Sa mission ne sera pas facile. Mais d’autres régions d’Europe ont réussi cette transition par le passé. Certaines questions restent à régler mis une chose est sûre : si l’Europe ne s’appuie que sur les pays les plus avancés, ses efforts de transition seront vains.
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