Des peines de cinq mois de prison avec sursis à deux mois ferme ont été prononcées mardi à l’encontre des huit militants et un responsable de Greenpeace qui se sont introduits dans la centrale nucléaire de Cattenom
Huit militants Greenpeace comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Thionville ce mardi. Ils étaient entrés par effraction et avaient tiré un feu d’artifice le 12 octobre dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle). Ces derniers étaient poursuivis pour « intrusion en réunion et avec dégradation dans l’enceinte d’une installation civile abritant des matières nucléaires ».
Parmi les prévenus, deux activistes, déjà condamnés dans le passé pour s’être introduits sur des sites nucléaires, ont écopé de deux mois de prison ferme. Les six autres ainsi que le responsable de la campagne nucléaire de l’ONG écologiste, Yannick Rousselet, poursuivi pour complicité, ont été condamnés à cinq mois de prison avec sursis.
« On assume cette action, on sait qu’elle était illégale (…), mais il y avait une raison très précise qui était de dénoncer les failles de sécurité », déclarait avant l’audience le directeur général Greenpaece France. « C’est la première fois que des militants de Greenpeace écopent d’une peine de prison ferme », s’est indigné, Jean-François Julliard. Ce dernier estime qu’il est « inacceptable de sanctionner ainsi des lanceurs d’alerte sur le risque nucléaire ».
La procureure, Christelle Dumont, avait demandé au juge de « sanctionner sévèrement tant la personne morale » que les militants, estimant que « Greenpeace a franchi la bande rouge ». Cette dernière avait également réclamé devant la tribunal correctionnel une amende de 50.000 € à l’encontre de Greenpeace France. L’association a finalement été condamnée à une amende de 20.000 euros. « Le débat s’il est légitime, doit s’organiser en respect de la loi », a ajouté Christelle Dumont
L’avocat d’EDF, Me Thibault de Montbrial, a évalué pour sa part le préjudice moral et matériel à plus de 700 000 euros. « Ça suffit de demander un euro symbolique. On a affaire à des militants qui font, à leur niveau, la guerre et on va demander le chiffrage réel », avait-il mis en garde.