
La découverte d’un nouveau matériau présentant de grandes capacités de stockage énergétique pourrait donner aux voitures électriques la même autonomie qu’aux voitures à essence.
Des équipes de chercheurs de l’université de Bristol et de Surrey au Royaume-Uni ont découvert un modèle de batteries électrique alternatif fonctionnant grâce à un polymère hydrocarboné aqueux. Ce matériau de nouvelle génération présente des propriétés diélectriques 1 000 à 10 000 fois supérieures aux conducteurs électriques actuellement employés. Il permettrait de faire passer le temps total de charge d’une voiture électrique de 8 heures en moyenne à 10 minute et offre un potentiel de stockage d’énergie sans précédent.
Les batteries au lithium-ion sont toujours le point faible des appareils connectés d’après le professeur Donald Highgate. Aussi, ces derniers ont travaillé sur un modèle d’électrodes composites pouvant à terme servir de base pour un supercondensateur – un dispositif de stockage de l’électricité ultra-performant qui peut être utilisé comme une batterie.
« Ces résultats sont très excitantes il est difficile de croire que nous avons accompli autant en si peu de temps », s’est enthousiasmé le Dr Brendan Howlin, de l’université de Surrey. « Cela pourrait être le début d’un nouveau chapitre dans le stockage d’énergie low-cost, qui redéfinira le secteur et la société pour les années à venir ». « Cela pourrait avoir un effet sismique sur l’énergie, mais ce n’est pas un fait accompli », assure Donald Highgate, responsable de la recherche de Superdielectrics, une entreprise qui a collaboré avec les deux universités britanniques pour développer ce nouveau matériau.
Actuellement, les voitures électriques les plus performantes permettent une autonomie allant de 320 à 560 km. Mais cette limite pourrait bientôt être du passé – dans moins de deux ans assurent les chercheurs. Il faut toutefois noter que les prototypes de cellules de stockage se déchargent avec le temps, quand ils ne fonctionnaient pas, et une voiture équipée de telles batteries pourrait donc avoir également besoin d’une petite batterie conventionnelle supplémentaire.
Thomas Miller, expert en supercondensateurs à l’University College London a réagi à cette étude en déclarant qu’ « une avancée significative a été faite dans la densité énergétique », avant de nuancer : Il faut tout de même évaluer l’évolutivité, le coût et la durabilité de la nouvelle technologie. »