La première éolienne flottante du projet WindFloat Atlantic, un parc situé au large du Portugal, a été déployée la semaine dernière.
La première ferme éolienne flottante d’Europe Continentale a quitté le port de Ferrol (Espagne) – où son assemblage avait commencé en juillet dernier – pour être déployée au large du Portugal, à 20 km de Viana do Castelo. Ce projet est piloté par le consortium Windplus, qui s’est engagé à fournir aux européens un total de 1,5 GW grâce, notamment, aux parcs éoliens Morray East (950MW) au Royaume-Uni, Wind Float Atlantic (25 MW) au Portugal et Sea Maid (487 MW) en Belgique.
Windplus est composé du groupe portugais EDP (54,4%), du groupe français Engie (25%) – les deux collaborent déjà depuis 2012 – de l’espagnol Repsol (19,4%) et de l’entreprise américaine Principle Power Inc. (1,2%). L’objectif de du consortium est d’atteindre un portefeuille de 5 à 7 GW de projets en opération ou en construction et de 5 à 10 GW en développement avancé d’ici 2025. Il s’appuie pour ce faire sur le développement rapide et la baisse sensible des coûts liés à cette technologie.
Une éolienne offshore flottante est montée sur une structure flottante « semi-submersibles », dont le centre de gravité se situe sous la surface, ce qui permet à la turbine d’être déployée loin des côtes, ce qui permet de capter des vents très puissants et très sables. « En général, les champs d’éoliennes traditionnels sont fixés sur un socle rattaché au fond de la mer par des câbles à des profondeurs pouvant atteindre les 50 à 55 mètres », explique Andrew Canning, de l’association WindEurope.
« La flottaison des éoliennes est donc une option intéressante, car il n’y a pas les mêmes contraintes relatives à la profondeur des fonds marins » ajoute-t-il. Le câble doit toutefois être suffisamment souple pour résister aux tensions provoquées par le mouvement des vagues, tout en permettant de l’accompagner. Des chercheurs français de l’Ifremer ont toutefois réussi à élaborer des câbles qui résistent aux courants pour une durée moyenne de 20 ans.
« C’est une très bonne chose de voir un deuxième projet émerger », a indiqué Giles Dickson, PDG de WindEurope. « Les éoliennes flottantes sont sur le point d’être commercialisées à grande échelle. Avec les mesures adéquates, le secteur pourrait connaitre un véritable boom dans les cinq à dix prochaines années ». WindEurope estime en effet que ce type d’éoliennes produisent environ 350 MW d’ici à 2021.
La première ferme éolienne flottante de taille commerciale, le projet Hywind, a été inauguré en octobre 2017 à 25 kilomètres au large des côtes nord-est de l’Écosse. Porté par New Energy Solutions, filiale « renouvelable » du groupe pétrolier norvégien Statoil, le projet a déjà assuré une production supérieure aux estimations initiales de l’entreprise – une perspective encourageante pour WindFloat Atlantic.