La Commission européenne appelle à une collaboration des constructeurs européens, à l’image du projet commun Airbus, afin de s’imposer sur le marché des batteries électriques.
La Commission européenne appelle à la création d’un consortium européen pour la fabrication de batteries. Le vice-président de la Commission chargé de l’Energie, Maros Sefcovic, a donc décidé de lancer le débat en invitant ce mercredi les grands acteurs de la filière constructeurs et énergéticiens (dont BASF, BMW, Solvay, VW, BMW, Mercedes-Benz, Renault, Saft, Siemens, Northvolt) comparant ce projet à un « Airbus des batteries » – l’initiative d’entreprises venant de France, Espagne, Grande-Bretagne et Allemagne dans les années 1970, pour contrer le géant américain de l’aéronautique Boeing.
L’Union européenne s’est lancée dans la course mondiale pour la production de cellules de batterie « un peu trop tard », selon ce dernier. Et pourtant, le marché est là : en 2016 100.000 véhicules électriques avaient été vendus au sein de l’UE. Aussi, le commissaire n’a pas caché son ambition : « Je ne pense pas que nous aurons une seule entreprise de production de batteries en Europe », a-t-il ajouté. « Je souhaiterais que l’Europe dispose d’au moins 10 méga-usines commercialisant sur les marchés mondiaux des produits de grande qualité, au meilleur prix. »
Aujourd’hui, le coût de la batteries (environ 10.000 euros) représente près de la moitié du coût de production d’un véhicule électrique. De plus, l’Asie est en situation de quasi-monopole sur le lithium-ion. Pourtant, plusieurs leaders européens existent dans ce secteur : Renault, Total Saft, PSA, NorthVolt (créée par un ancien de Tesla). Dans le cadre de la stratégie commune de l’Union en matière d’énergie, Bruxelles a identifié ces batteries comme une initiative technologique clé au nom de l’indépendance du continent. La Commission travaille désormais sur une feuille de route complète pour une future alliance européenne des batteries.
« Un seul acteur ne peut pas le faire seul en raison de l’envergure et de la rapidité nécessaires », souligne Maros Sefcovic, encourageant « les projets transfrontaliers menés par l’industrie » ainsi que le partage des « instruments de soutien » à l’échelle nationale et européenne. « Nous pouvons déjà distinguer les groupes potentiels qui se forment, mais nous en sommes encore à un stade précoce », a-t-il ajouté.
La Banque européenne d’investissement (BEI) s’est engagée à le soutenir en lui apportant des financements. « Je confirme le soutien plein et entier de la BEI à cette initiative » a ainsi déclaré Andrew McDowell, vice-président de l’institution financière. Cette dernière a par ailleurs approuvé la semaine dernière un financement de 52,5 millions d’euros pour le projet Northvolt. Ce site pilote, situé en Suède, sera la plus grosse usine européenne de cellules de batteries lithium-ion.