Michelin et l’équipementier automobile Faurecia (groupe PSA) lancent Symbio, une co-entreprise regroupant leurs activités dédiées à la pile à hydrogène. Ils visent une part de marché de 25 % d’ici à 2030.
Les deux entreprises françaises d’ingénierie et de production d’équipements automobiles Michelin et Faurecia ont annoncé la signature d’un protocole d’accord visant à créer une coentreprise regroupant l’ensemble de leurs activités dans le domaine de la pile à combustible alimentée à l’hydrogène. La jeune pousse française Symbio, récemment acquise par Michelin, servira de véhicule à leur projet de pile qui produit du courant électrique en combinant à l’oxygène de l’air du dihydrogène.
« À partir de ce que nous avons déjà développé, nous allons proposer une gamme unique de piles à combustible, correspondant à tous les types de véhicules, les voitures, les camions ou les engins de chantier », assure-t-on chez Faurecia. « L’objectif est de répondre aux appels d’offres lancés aujourd’hui par les constructeurs en vue de la commercialisation de véhicules à hydrogène à l’horizon 2025 ».
Faurecia s’est lancé dans l’hydrogène il y a deux ans et affirme couvrir déjà 70 % de tous les segments du secteur. Les deux groupes ambitionnent désormais de « créer un leader mondial qui produira et commercialisera des systèmes de piles à hydrogène pour les véhicules légers, utilitaires et les poids lourds ». Leur but est de casser les prix du marché en combinant sa pile avec sa batterie de propulsion et de directement concurrencer les japonais Toyota et Honda et le coréen Hyundai-Kia.
La pile à combustible permet d’alimenter un moteur électrique, généralement en association avec une batterie. Cette technologie permettrait également l’électrification de bateaux ou de véhicules lourds spécialisés (comme les bennes à ordures ménagères). En choisissant d’en faire une priorité, Symbio parie sur l’avenir : elle permet une autonomie bien plus grande pour un véhicule électrique qui ne rejette plus que de l’eau, à l’heure où la décarbonation des transports est revue à la hausse.
« Un déclic s’est produit et il est lié à plusieurs facteurs. Les coûts de production ont beaucoup baissé, grâce notamment aux efforts de recherche et aux effets d’échelle. Mais tout le monde se rend compte que l’hydrogène est la solution la plus adéquate pour décarboner les transports lourds », estime Pierre-Etienne Franc, vice-président hydrogène énergie, chez Air Liquide. Les deux groupes ont pour objectif de s’accaparer 25 % du marché d’ici à 2030 – un marché que les estimations situent à 15 milliards d’euros à cette date.