En Allemagne, la fonte des neiges liées aux changements climatiques est inexorable. Les cinq glaciers que compte le pays ont conne une perte de surface alarmante sur les 70 dernières années.
La tenue du dernier congrès des partis politiques SPD et CDU/CSU – la « GroKo », ou coalition de majorité outre-Rhin – sur plus haut sommet alpin d’Allemagne, la Zugspitze, a attiré l’attention du monde sur cette montagne bavaroise haute de 2 962 mètres. Elle acceuille un vaste glacier permanent sur lequel il est possible de faire une partie de luge sur de la neige naturelle toute l’année durant. Mais peut être plus pour longtemps. C’est ce que souligne l’Académie des sciences bavaroise dans un rapport alarmant. D’après elle, sur les cinq glaciers des Alpes allemandes deux ont perdu 50% de leur surface et un plus des deux-tiers de son étendue neigeuse en 2014/2015 par rapport à 1949/1950.
« Que la GroKo choisisse les Alpes pour les coulisses de son sommet tombe à pic, c’est justement ici que se voit l’échec total de sa politique climatique », souligne le Spiegel Online dans un article corrosif. En effet, si le glacier allemand qui résiste le mieux au réchauffement climatique a une superficie qui représente encore 72% de sa surface par rapport à la moitié du siècle dernier, le moins bien loti n’en possède plus que 13% de son envergure historique – et continue à se réduire tous les ans. Le ministère de l’Environnement bavarois avait déjà indiqué il y a quelques années que dans vingt à trente ans, quatre des cinq glaciers pourraient avoir totalement disparu.
Cette nouvelle fait écho à la récente utilisation de canons à neige sur le glacier des Deux Alpes, en France, afin de protéger le glacier de la fonte et de l’érosion. « L’objectif est de créer une couche de neige suffisamment grande et résistante pour protéger la calotte glaciaire » qui monte jusqu’à 3.600 mètres d’altitude, explique Gilles Vanheule, directeur de l’office de tourisme local. Ces efforts logistiques considérable – qui ont coûté la bagatelle de 2,7 millions d’euros – visent à préserver ce glacier, qui perd 1 à 2 mètres de glace par an en moyenne. « Tous les glaciers souffrent, subissent le réchauffement actuel. On a moins de chutes de neige, qui n’a pas le temps de se transformer en glace », souligne Gilles Vanheule.