Près de 100 pays ont interdit le commerce international des loutres cendrées au cours de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction à Genève en Suisse.
Les pays signataires de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) ont décidé d’interdire le commerce international de la loutre cendrée (Aonyx cinereus). Avec 98 voix pour, 16 contre et 14 abstentions ; les pays membres ont choisi d’ajouter ces mammifères principalement piscivores à l’annexe I de la CITES. Cette espèce est en effet considérée comme vulnérable à cause de la disparition rapide de son habitat et fait l’objet depuis un siècle environ de protection et de programmes ou projets de réintroduction.
Les écologistes estiment que cette démarche est vitale pour cette espèce, dont la population a chuté d’au moins 30% au cours des 30 dernières années. Le déclin de la population de loutres s’est encore accéléré depuis qu’elles sont considérées comme de potentiels animaux es de compagnie, en particulier au Japon. L’île a même créé plusieurs « cafés à loutres », où les clients viennent consommer en compagnie de ces petites animaux aquatiques.
« Le commerce illégal des loutres s’est soudainement accru de façon exponentielle », note Nicole Duplaix, co-présidente du groupe spécialisé sur les loutres à l’Union internationale pour la conservation de la nature. Les écologistes accusent les réseaux sociaux, où les pages dédiées au petit animal pullulent, d’être à l’origine de ce sursaut. « Ce sont des animaux de compagnie très inadaptés » rappelle Penthai Siriwat, doctorante à l’Université Oxford Brookes.
Afin de favoriser leur acclimatation à la vie domestique, il est le plus souvent nécessaire de les capturer bébés, ce qui implique la plupart du temps que leurs parents soient tués. Chaque bébé peut ensuite être revendu jusqu’à 9 000 euros. La décision de la CITES « enverra un message important aux vendeurs peu scrupuleux, permettra d’avoir des contrôles supplémentaires et augmentera la surveillance sur les élevages en captivité », a réafi Matt Collis de l’ONG Ifaw (Fonds international pour la protection des animaux).
Les votes devront encore être confirmés en séance plénière d’ici le 28 août, date de la clôture de la CITES.