
Nicolas Hulot a quitté son poste au ministère de la Transition écologique la semaine dernière, éreinté par de trop nombreuses déconvenues. Quelles seront les conséquences de cette décision pour l’écologie européenne ?
Le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a annoncé qu’il quittait ses fonctions sur France-Inter, mardi 28 août dernier. L’annonce a fait l’effet d’une bombe, comme l’homme, connu pour son intransigeance dans la défense des enjeux environnementaux, était en quelque sorte la caution écologique du gouvernement français.
« Je ne veux plus me mentir » a estimé l’ancien animateur de télévision. « Je sais que si je repars pour un an nous aurons quelques avancées mais ça ne changera pas l’issue » a-t-il estimé, avant de regretter de n’avoir sur faire que des « petits pas ». Pour lui, « on s’évertue à entretenir un modèle économique responsable de tous ces désordres climatiques ».
« Est-ce que nous avons commencé à réduire l’utilisation des pesticides ? La réponse est non ! Est-ce que nous avons commencé à enrayer l’érosion de la biodiversité ? La réponse est non ! Est-ce que nous avons commencé à se mettre en situation à arrêter l’artificialisation des sols ? La réponse est non » a-t-il noté, plein de désillusion.
Si la France s’est montrée très ambitieuses sur certains dossiers, elle traine en effet le pas sur d’autre fronts, comme la question du nucléaire, les conditions des animaux dans les abattoirs, la consommation des bâtiments ou la transition agricole. « Je ne peux pas passer mon temps dans des querelles avec Stéphane Travert [Ministre de l’agriculture NDLR] » avait-il commenté à ce propos.
Lundi 3 septembre au soir, l’ex-ministre est revenue à la charge, répondant à une question sur son état d’esprit actuel : « J’espère que ma démission ne sera pas vaine, qu’elle provoque un sursaut dans la société. D’ailleurs j’ai l’impression qu’elle provoque un sursaut. Rien que pour ça, ça vaut le coup », a-t-il estimé.
« Il faut que tout le monde tire les leçons de ce qu’il s’est passé. Qu’on change l’organisation pour être plus opérationnel et plus efficace, et pas qu’au gouvernement. Il faut que tout le monde prenne sa part dans un enjeu qui est compliqué et qui mérite l’engagement de chacun ». Des propos qui veulent servir de mise en garde avant la réforme de la nouvelle Politique agricole commune pour le période 2021-2027.
Ce matin, le gouvernement a annoncé que François de Rugy, préalablement Président de l’Assemblée nationale française, succèderait à Nicolas Hulot au poste de ministre de la Transition écologique.