Des projections réalisées par Météo-France annonces que les canicules devraient se multiplier par deux et gagner en intensité au cours de ce siècle.
L’Europe s’apprête à vivre l’une des vagues de chaleur les plus marquantes de son histoire. En France, cette canicule devrait atteindre un niveau jamais vu depuis 1947, selon Météo-France. L’organisme météorologique prévient également que les vagues de chaleur devrait être deux fois plus fréquentes d’ici 2050, dans une alerte publiée en début de semaine. Ces épisodes caniculaires pourraient également s’aggraver (plus sévères et plus longues) dans la seconde moitié du 21ème siècle. Pour Météo France, cette tendance est « en cohérence avec l’accélération du réchauffement moyen observé sur la période ».
« Les vagues de chaleur sont le marqueur du réchauffement » planétaire, résume Jean Jouzel, ex-vice-président du Giec (experts climat de l’Onu). « C’est à la fois ce qu’on observe, ce que le Giec attribuait déjà aux activités humaines dans ses précédents rapports – c’est là qu’il est le plus affirmatif – et clairement, le diagnostic est qu’elles vont devenir plus précoces, plus intenses, plus fréquentes ». Ainsi, les épisodes caniculaires sera multipliée par quatre d’ici 2040, affirment Dim Coumou et Alexander Robinson, de l’Institut de Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK).
« Les étés les plus chauds relevés en Europe depuis l’année 1500 concernent tous le début du 21e siècle : 2018, 2010, 2003, 2016, 2002. Mondialement, les records de chaleur mensuels tombent cinq fois plus souvent qu’ils ne le feraient dans un climat stable », note Stefan Rahmstorf, autre chercheur au même institut. « Cette hausse des extrêmes de chaleur se déroule comme l’avait prévu la science, conséquence directe d’un réchauffement induit par les gaz à effet de serre liés à la combustion du charbon, du pétrole et du gaz ».
Le record absolu de température en France a été enregistré lors de la canicule meurtrière de 2003, avec 44,1°C. Le record européen date pour de 1977, à Athènes. Le thermomètre avait alors atteint le seuil des 48°C. Suivent la Bulgarie (45.2°C à Sadovo en 1916) le Portugal (47,3°C à Amareleja en 2003), l’Italie (47°C à Foggia en 2007) et l’Espagne (47,3°C à Montoro en 2017). « Et l’Europe n’est pas la région la plus chaude de la planète » souligne Dim Coumou. Le PIK s’alarme en effet des impacts de ces vagues de chaleur sur des régions comme l’Asie du sud-est, le Moyen-Orient ou certaines régions d’Asie centrale.