Une étude britannique a révélé que les coquilles Saint-Jacques étaient infestées de milliards de nanoparticules de plastique.
La pollution plastique, qui envahit et pollue les eaux du monde entier, est pernicieuse. Les déchets se décomposent en effet en une multitude de fragments – des nanoparticules de moins d’un millième de millimètre de diamètre. Plus grandes que des atomes et plus petites que des cellules, ces particules plastiques sont ingurgitées par les animaux marins et impactent toute la chaîne alimentaire.
Une étude menée par l’Université de Plymouth, au Royaume-Uni, établit que chez les coquilles Saint-Jacques, l’ingestion de ces particules, issues des déchets plastiques qui se décomposent lentement dans l’eau, est particulièrement rapide. Ce document, publié dans la revue Environmental Science and Technology, révèle que ce procédé peut menacer la santé humaine.
« Pour cette expérience, nous devions développer une approche scientifique entièrement nouvelle », explique Maya Al-Sid-Cheikh, principale auteure de l’étude. Les chercheurs ont ici créé, dans des proportions similaires à celles retrouvées dans les océans, des nanoparticules de plastique en laboratoire qu’ils ont ensuite étiquetées afin de pouvoir les suivre dans le corps des mollusques.
Ces particules de polystyrène mesuraient 250 nm de diamètre, soit 0,00025 mm. L’expérience a permis de prouver que les mollusques absorbent ces nanoparticules en quelques heures seulement. Et ce n’est qu’au bout de 14 jours dans une eau « propre » que les microplastiques ont disparu de leurs organismes.
« Les particules de plastique radiomarquées mises au point à Plymouth constituent la preuve la plus convaincante à ce jour du niveau d’absorption des particules de plastique dans un organisme marin » note Ted Henry, professeur de toxicologie environnementale à l’Université Heriot-Watt (Royaume-Uni). Aussi, ces résultats sont inquiétants en ce qu’ils revoient nos estimations à la hausse.
« Comprendre comment les particules de plastique sont absorbées au travers des membranes biologiques et s’accumulent dans les organes internes est essentiel pour évaluer le risque que ces particules présentent pour la santé humaine et pour l’organisme humain », poursuit-il. Si les effets de cette accumulation sur la santé humaine sont à déterminer, ses effets sur certaines espèce marines sont tragiques.
Chaque année, jusqu’à 13 millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les océans, faute d’être recyclés. Elles menacent directement 800 espèces. Quelques 100 000 mammifères marins et un million d’oiseaux de mer meurent tous les ans suite à une ingestion de plastique. A ce rythme, en 2050, on trouvera plus de plastique dans les océans que de poissons.
Bon, nous voici donc soumis à une perspective alarmiste supplémentaire !
Pour la rigueur de la recherche, voudriez-vous communiquer à vos lecteurs (dont moi-même) selon quels processus de rétention et d’élimination cela se passe dans les organismes humains soumis à ce « risque tragique » ?
Par ailleurs, la dégradation des plastiques étant surtout d’origine bactérienne lente, comment ce processus serait-il stoppé par le fait d’en avoir ingurgité ?
Je note qu’une étude première d’origine US 2017-18 a fait flambé les médias d’U.E. à partir de 4Q2018. Comment se contraste cette étude UK de celle US ? Merci de ces précisions basiques.