Les autorités suédoises ont lancé un appel à l’aide à d’autres états membres de l’Union européenne pour faire face à la cinquantaine de foyers actifs sur son territoire. Un détachement de militaires français spécialisés dans la lutte au sol contre le feu a été dépêché.
La Suède connait cet été les températures les plus élevées depuis 150 ans. Cette vague de chaleur sans précédent a causé une multitude d’incendie sur l’ensemble du territoire national si grave que l’Agence suédoise des urgences civiles a qualifié de situation comme étant « la plus grave des temps modernes », alors que certaines régions n’ont quasiment pas enregistré de précipitations en près de trois mois. Le risque est jugé « extrême », tout particulièrement dans la partie méridionale du pays où le thermomètre pourrait atteindre 35°C localement dans les prochains jours.
Au moins 25.000 hectares ont déjà été calcinés – soit deux fois la superficie de la ville de Paris – et certains foyers progressent à une vitesse alarmante. L’Office des forêts a indiqué dans un communiqué que la Ces intempéries affectent également certains secteurs de l’économie suédoise : des éleveurs sont contraints d’abattre une partie de leur cheptel, faute d’herbe et de foin. Les autorités doivent combattre plus de 40 foyers d’incendie ont ordonné l’évacuation des provinces centrales de Gävleborg, Jämtland et Dalécarlie.
« L’Union européenne est pleinement solidaire de la Suède. Nos pensées vont à toutes les personnes touchées ainsi qu’aux personnes de première intervention et aux pompiers qui travaillent dans la lutte contre les incendies », déclare mardi Christos Stylianides, commissaire chargé de l’aide humanitaire et de la gestion des crises, dans un communiqué. La Commission a d’ores et déjà organisé le déplacement de deux avions bombardiers d’eau depuis l’Italie, alors que des Unités d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile (UIISC) françaises ont été envoyées ce matin à Stockholm.
« L’avantage c’est la présence de nombreux plans d’eau » explique le colonel Pierre Schaller, responsable de la mission. « En revanche, paradoxalement, le peu de vent n’est pas un critère facilitant. En Méditerranée, le mistral et la tramontane poussent les feux mais facilitent la visibilité en orientant les colonnes de fumée », explique-t-il. Par ailleurs, le Portugal, coutumier de ces incendies en été, a proposé son aide à la Suède en mettant à disposition deux avions amphibies. Le satellite européen Copernicus est également utilisé pour son système de cartographie d’urgence.
« Les conditions climatiques relevées au nord du cercle polaire son exceptionnelles », commente le climatologue Jean Jouzel. « C’est une situation qui cumule à la fois une température record et une sécheresse persistante. » Ce dernier avertit que les feux de forêts saisonniers, d’ordinaires limités en Europe, mais ils pourraient devenir la norme : « n cas de réchauffement climatique non maîtrisé, on pourrait voir dans la deuxième partie du 21e siècle des températures de 55°C en France, et des feux de forêts dans l’est du pays. »