Afin de renforcer la sécurité alimentaire, atténuer et s’adapter au changement climatique, il convient de remplacer l’agriculture intensive par une agroécologie.
L’agriculture est à la fois une contributrice importante et la première victime du changement climatique. Dans les pays du sud, les questions de perte de terres arables et de sécurité alimentaire sont cruciales – en particulier en Afrique, où la croissance démographique galopante va rapidement nécessiter une progression importante de la production alimentaire dans des conditions difficiles. Aussi, l’adaptation au changement climatique et son atténuation sont deux enjeux clés pour le monde agricole. Mais cette prise de conscience a été tardive : c’est avec la COP23, en 2017, que l’agriculture a officiellement fait son entrée dans les documents internationaux de préservation de l’environnement.
Plusieurs pistes existent pour appréhender la problématique de l’agriculture environnementale : l’agriculture climato-intelligente se penche sur la question depuis près d’une décennie. Si elle a permie de mettre en œuvre des initiatives – en particulier dans les pays développés – et a accompagné la preise de conscience du lien étroit entre agriculture et écologie, elle a toutefois exclu une approche scientifique réellement poussée. A partir de là s’est développée l’agro-écologie – une approche localisée et multifonctionnelle. Elle embrasse les préoccupations scientifiques, mais aussi économiques et sociales pour concevoir des systèmes agricoles durables et accompagner leur déploiement.
Un dernier volet vient compléter cette action climatique. L’agriculture, et en particulier les sols agricoles, ont eux aussi à jouer un rôle dans la lutte contre le changement climatique, grâce à la photosynthèse. Augmenter le volume végétal permet en effet compenser les émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre. L’initiative 4 pour 1000, lancée par la France le 1er décembre 2015 lors de la COP 21 va dans ce sens. La recherche scientifique a établi que le taux de croissance annuel du stock de carbone dans les sols (forestiers ou agricoles) est de 0.4% suffirait à encaisser l’augmentation de nos émissions. Cette approche offre le double avantage de non seulement à stabiliser le climat, mais aussi à assurer la sécurité alimentaire.
Associées ensemble, ces trois approches couvrent largement les trois enjeux pour l’agriculture de demain. L’Union européenne a déjà mis en place des projets afin d’affiner ces techniques. Reste aux pays du Sud – les plus impactés par le changement climatique – à prendre le pas.