
La Commission travaille sur une feuille de route qui prévoit sa stratégie climatique pour 2050, qui devra être rendue « d’ici le premier trimestre 2019 ».
Au terme du sommet réunissant les dirigeants des états membres, qui s’est achevé le 22 mars dernier, plusieurs grandes lignes de la politique européenne à venir ont été fixées. Le Conseil européen s’est montré particulièrement investi dans la politique climatique de l’UE, avec une nette accélération dans la planification stratégique : « Le Conseil européen invite la Commission à présenter, d’ici le premier trimestre 2019, une proposition de stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre à long terme pour l’UE, conformément à l’accord de Paris, en tenant compte des plans nationaux ». Pour rappel, l’accord de Paris, rédigé au terme de la COP 21 demandes aux pays signataires d’établir des stratégies de décarbonisation à long terme « dans la seconde moitié de ce siècle ».
Une telle diligence s’explique par la complexité de l’harmonisation des programmes nationaux. « Il est difficile de réussir la transition climatique si l’on ne sait pas où l’on va », estime Jonathan Gaventa, directeur du bureau bruxellois du groupe de réflexion sur le climat et l’énergie E3G. « Une bonne stratégie à long terme exposera les choix qui s’offrent à l’Europe. À quelle vitesse devons-nous transformer notre infrastructure, nos bâtiments, nos industries ? De quels signaux les investisseurs ont-ils besoin ? » A propos de l’échéance retenue par les dirigeants européens, il estime qu’il s’agit d’un « bon moment pour lancer des conversations intersectorielles et géographiques sur la manière de passer d’ici au milieu du siècle à une économie zéro émission. »
Miguel Arias Cañete, le commissaire chargé de l’action pour le climat, absent lors des délibérations entre pays, a lui aussi applaudi l’annonce. Sur Twitter, il s’est félicité de l’appel des dirigeants de l’UE, confirmant qu’il n’y avait « pas de temps à perdre » et que la Commission « tiendra ses promesses ». Cete dernière ne partira pas de zéro : elle déjà élaboré une feuille de route de l’UE pour une économie à faible intensité carbone d’ici 2050 en 2011 qui demandait une réduction d’au moins 80 % des émissions de gaz à effet de serre en Europe d’ici le milieu du siècle. Celle-ci doit toutefois être adaptée aux engagements de neutralité carbone pris lors de la COP 21 et donner une direction claire aux états membres, mais aussi aux investisseurs et aux entreprises actives sur le sol européen.