Les 30 premiers centimètres de surface de la Terre constitueraient un puits à carbone majeur, aujourd’hui sous-exploité, d’après un rapport de l’INRA
Les sols stockent 2 à 3 fois plus de carbone que l’atmosphère, et pourtant ce potentiel n’est pas exploité à son plein potentiel. Ainsi, une augmentation de 0,4% par an seulement – soit 4 pour 1.000 – suffirait à réduire la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. C’est ce calcul qui a donné son nom à l’Initiative 4 pour 1.000 initiée par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). Celle-ci indique qu’il est possible d’atteindre un stockage de 1,9 pour 1000 pour l’ensemble des surfaces agricoles et forestières en France, ce qui permettrait à terme de capter 5,8 millions de tonnes de carbone de plus par an – en plus des 3,5 milliards de tonnes déjà captées les sols de l’hexagone.
Ces résultats sont théoriques, et n’ont qu’une valeur indicative. « [Pour y parvenir] nous nous sommes alors appuyés sur le réseau de la mesure de la qualité des sols qui nous donne les cultures pratiquées et la teneur en matière organique de la surface agricole et forestière française à l’échelle d’un km² » explique Sylvain Pellerin, agronome à l’INRA. « Le stockage additionnel obtenu selon notre scénario représente 7% des émissions nationales de gaz à effet de serre par an d’ici trente ans. Ce n’est pas en France que l’effet de compensation par l’agriculture sera donc le plus important mais ce n’est pas négligeable », explique Laure Bamiere, co-pilote économique de l’étude.
« On peut augmenter de près de 2 pour 1.000 et peut-être, à terme, 4 pour 1.000 la teneur en carbone dans les sols. Ce taux est important parce qu’il permet de neutraliser l’augmentation du CO2 atmosphérique produit par l’Homme chaque année », note Philippe Mauguin, président de l’Inra. Pour y parvenir, il faut limiter les pratiques agricoles qui ont un effet délétère sur la captation par les sols agricoles. Trois pratiques ont un rôle majeur à jouer dans le renforcement de cette action : l’extension des cultures « intermédiaires » (qui représente 35 % du potentiel total de stockage additionnel), suivie par le développement de l’agroforesterie intra-parcellaire (19 %) et des prairies temporaires dans les rotations culturales (13 %).
Les possibilités de stockage additionnel sont « beaucoup plus faibles » en prairies permanentes (12 % du total), ajoute l’Inra. Tandis qu’en forêt, aucune amélioration potentielle du stockage n’a été identifiée. « L’enjeu est alors d’entretenir et de protéger ces stocks (existants) par des pratiques permettant de les pérenniser », souligne l’Institut. « Il faut cependant ne pas faire croire qu’il suffit de changer les systèmes agronomiques », et en garde Philippe Mauguin. « Ce travail implique qu’il n’y ait plus du tout d’artificialisation des sols par l’extension urbaine et les infrastructures ni de retournement de prairies naturelles pour les cultures, deux pratiques nocives pour le stockage de carbone qui se poursuivent partout sur le territoire », explique-t-il.
Mais ces puits à carbones sous-exploités pourront faire la différence, combinés à une approche plus globale. Le programme de l’Inra permettrait d’accroître le potentiel de stockage des sols de 31 millions de tonnes eq CO2 par an d’ici à 2050, voire de 50 Mt eq CO2/an si l’on ajoute le stockage des arbres et des haies. « C’est 4 fois plus que l’objectif de la Stratégie nationale bas carbone qui vise 12 à 13 Mt eq CO2 / an dans les sols et la biomasse dans trente ans », conclut Laure Bamiere.
Votre article ventant les mérites de l’agriculture pour stocker le carbone semble induire que c’est un bienfait.
Or, tout cela suppose que les émissions de CO2 sont cause du réchauffement, ce qui n’a rien d’évident. Je vous encourage à lire les travaux de Philippe de Larminat qui prouvent que c’est vers le soleil pour trouver les facteurs causaux des variations climatiques et que le rôle du CO2 pourrait bien être totalement nul.
http://www.larminat.fr/les2ailes/index.php?option=com_content&view=article&id=42:une-etude-scientifique-francaise-attribue-la-majeure-partie-du-rechauffement-climatique-a-l-activite-solaire&catid=44&Itemid=110