Lors de l’assemblée la plénière du Parlement à Strasbourg, les eurodéputés ont adopté le projet de règlement européen sur la réutilisation des eaux usées épurées pour un usage agricole.
Avec une très large majorité (588 voix pour, 23 contre et 66 abstentions), le Parlement européen a approuvé un texte définissant des normes minimales de qualité pour l’eau recyclée destinée à l’irrigation agricole. Le texte fixe des exigences de qualité de l’eau récupérée, des fréquences minimales des contrôles et établit un cadre pour la gestion des risques. Ce dernier emboîte le pas à une proposition de la Commission européenne finalisée il y a 9 mois.
« L’eau récupérée (c’est-à-dire les eaux usées urbaines qui ont été traitées dans une usine de recyclage) sera utilisée pour irriguer les cultures vivrières, les cultures alimentaires transformées et les cultures non vivrières », souligne le Parlement européen dans un communiqué. « En veillant à ce que les eaux usées traitées puissent être réutilisées plus largement, en particulier dans l’agriculture, l’extraction d’eau des nappes phréatiques pourrait être réduite ».
« Nous devons évoluer vers une économie circulaire, y compris dans la manière dont nous utilisons et réutilisons l’eau », précise le rapporteur de l’hémicycle sur ce dossier, la socialiste italienne Simona Bonafè. « Nous pourrions potentiellement réutiliser 6,6 milliards de mètres cubes d’eau d’ici 2025, contre 1,1 milliard de mètres cubes par an actuellement ». Un tel dispositif permettrait d’éviter plus de 5% des prélèvements directs des masses d’eau et des eaux souterraines.
Dans un contexte de réchauffement climatique, la surexploitation de l’eau, en particulier dans l’agriculture, l’industrie et le développement urbain est un enjeu majeur. Les sécheresses de l’été 2017 ont causé d’importantes pertes de rendement chez les producteurs de pommes de terre belges et coûté deux milliards d’euros au secteur agricole italien.
Le débat doit désormais être portées devant le Conseil de l’UE, représentant les Etats membres, qui n’a pas encore exprimé sa position sur le sujet. Les trois grandes institutions européennes devront ensuite négocier pour trouver un point d’accord. L’enjeu pour les eurodéputés est désormais de faire accepter ces mesures avant les prochaines élections européennes, prévues du 23 au 26 mai 2019, sans quoi la question sera reportée à septembre 2019, sous une nouvelle législature.