L’Europe s’emploie à fixer un cap commun pour évincer les plastiques à usage unique.
L’UE multiplie les initiatives afin de réduire sa production de déchets plastiques. Dernier sujet qui a fiat l’actualité à la Commission : le recyclage. L’exécutif européen veut en effet se débarrasser du plastique à usage unique. Dans le cadre de la stratégie européenne sur les plastiques, la Commission travaille sur une proposition législative afin de bannir ces derniers et renforcer l’économie circulaire sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la conception à la production, en passant par l’utilisation et le recyclage.
L’accord signé le 23 février par les représentants des États comprend ainsi des propositions sur la mise en décharge et les emballages de déchets. Heidi Hautala, vice-présidente du Parlement européen (Verts/ALE) a fait état d’une réception favorable « inédite », qui augure des débats moins houleux que les précédentes sessions autour de cette question. Elle a par ailleurs rappelé la proposition du Commissaire européen au Budget et aux Ressources humaines Günther Oettinger, visant à introduire une taxe sur le plastique qui contribuerait aux objectifs environnementaux
Le commissaire à l’environnement, Karmenu Vella s’est pour sa part félicité d’une « réaction de la société civile (…) extrêmement positive » sur twitter. Plastics Europe, l’association des fabricants européens de plastique basée à Bruxelles, a salué les initiatives de la Commission. « Seule une restriction juridiquement contraignante sur la mise en décharge de tous les recyclables et autres déchets récupérables mettra fin à la mise en décharge de déchets qui pourraient être utilisés comme une ressource », a estimé Karl-H. Foerster, son directeur exécutif.
Pour l’instant, le recyclage des matières plastiques ne concerne que 30 % des déchets produits en Europe. Le reste est soit incinéré pour produire de l’énergie (39 %) soit entreposé en décharge (31 %). L’objectif de la nouvelle stratégie de la Commission est que 55% des emballages de ce type soient recyclables d’ici à 2030. « Pour l’instant, on ne peut pas dire qu’il existe un marché unique pour les déchets dans l’U »E, a toutefois reconnu Jyrki Katainen, vice-président chargé des affaires économiques. « Il va falloir définir des règles pour échanger des produits standards. »
Il faut donc changer ses habitudes, mais aussi les mentalités. « Si vous expliquez à vos enfants qu’il faut cinq secondes pour produire une paille en plastique, pendant combien de temps vont-ils l’utiliser ? Cinq, dix minutes ? Mais si vous leur expliquez qu’il lui faut 500 ans pour se désintégrer une fois jetée, alors ils ne voudront plus l’utiliser » expliquait en janvier Frans Timmermans, premier vice-président de l’exécutif européen.