Dès l’année prochaine, les élèves italiens devront suivre des cours sur le réchauffement climatique et les questions liées à l’environnement à l’école.
La crise climatique mobilise les pays européens, malgré le scepticisme d’une frange de l’opinion publique. Mais un état membre a décidé d’aller plus loin, en instaurant l’étude obligatoire du réchauffement climatique dans les programmes scolaires (de la primaire au lycée). A partir de la rentrée de septembre 2020, les élèves italiens devront ainsi suivre des cours consacrées aux questions environnementales à raison de 33 heures par an. Ce thème sera aussi intégré à certains cours traditionnels tels que les mathématiques, la géographie ou la physique.
La mesure est portée par le ministre italien de l’Éducation Lorenzo Fioramonti, ancien professeur d’université en Afrique du sud, qui se situe à l’avant garde sur les thématiques du développement durable et les questions autour du climat. « L’ensemble du ministère est en train de changer pour que le développement durable et le climat soient au centre du modèle éducatif », a-t-il expliqué à la presse à l’annonce de la mesure. « Je veux faire du système éducatif italien le premier à placer l’environnement et la société au cœur de tout ce que nous apprenons à l’école » a-t-il ajouté.
Interrogé sur une potentielle initiative française allant dans le même sens, le Ministère de l’éducation a répondu qu’elle favorisait les approches codisciplinaires de la question climatique : « En France, on ne comptabilise pas l’éducation à l’environnement en heure de cours, étant donné que cela est intégré dans certaines matières déjà existantes ». En effet, depuis 2004, la Charte de l’environnement impose progressivement « l’éducation et la formation à l’environnement » (article 8) dans les programmes scolaires (sciences physiques, SVT, histoire-géographie et mathématiques).
Aucune initiative aussi volontaire n’a pour l’instant eu lieu dans le reste de l’Union, ce qui fait de l’Italie le premier pays européen à s’engager frontalement sur ce sujet. Lorenzo Fioramonti est également à l’initiative d’une loi prévoyant de taxer le plastique. Ce nouvel impôt permettra de financer l’éducation et la santé. Des enquêtes ont montré « que 70 à 80 % des Italiens étaient favorables » à ces mesures s’est réjoui le ministre.