Après un appel de la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et la Suède à renforcer l’ambition climatique européenne en amont du sommet de Sibiu, certains pays ont fait de la résistance durant la rencontre.
Dans un « Non-document » qui a circulé en amont du sommet de Sibiu, plusieurs états membres se livrent à un plaidoyer pour rehausser l’ambition climatique et faire de l’Union européenne une société climatiquement neutre. « Du fait de son importance fondamentale pour l’avenir de l’Europe, comme défi et comme opportunité, la lutte contre le changement climatique doit être la clef de voute de l’agenda stratégique européen pour la période 2019-2024 » explique le document.
Le document, signé par la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et la Suède, met en garde contre les « conséquences profondes pour l’avenir de l’humanité et de notre planète » en cas de maintien du cap actuel. D’après eux, « la lutte contre le changement climatique nécessite une transformation profonde de tous les secteurs de notre économie » – une transformation qui n’est pas incompatible avec la croissance et l’emploi, rappellent-ils.
« L’UE doit faire des annonces ambitieuses lors du sommet de l’ONU, préférablement sur un objectif qui permettrait à l’UE d’éliminer ses émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2050 au plus tard », poursuit le texte, qui ajoute que les États devraient « renforcer » leurs contributions nationales pour 2030. « Il est crucial de rediriger les flux financiers, à la fois publics et privés, vers l’action climatique », avec « au moins 25% des dépenses » du budget européen consacrées « à des projets destinés à lutter contre le changement climatique » souligne le texte.
Cette position a été reprise par la commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager. « La lutte contre le changement climatique est une évidence. Ce n’est pas un sujet que vous choisissez de traiter ou non », estime-t-elle. « Le changement est là, et nous devons trouver le moyen de le gérer. » « La prochaine Commission aura beaucoup de travail pour convaincre les États d’agir réellement pour appliquer ce qui a déjà été décidé » a-t-elle tempéré.
Et pour cause : tous ne partagent pas cette vision. L’Allemagne, l’Italie et la Pologne ont distinctement exprimé leurs réserves quant à des nouveaux engagements. Ils mettent en avant les difficultés que cela pourrait engendrer pour certaines économies, notamment dans les pays de l’Est, encore très dépendants du charbon. « Je partage une grande partie de cette initiative mais puisque nos objectifs pour 2050 divergent, je ne suis pas encore en mesure de la soutenir pleinement », a réagi la chancelière allemande Angela Merkel, lors du sommet.