Bruxelles veut encadrer plus strictement l’activité de forage pétrolier dans ses eaux.
La directive relative à la sécurité des opérations pétrolières et gazières en mer va être renforcée. C’est ce qu’a annoncé Bruxelles. Les nouvelles règles de la directive seront valables d’ici le 19 juillet. Il sera à la charge des autorités nationales de s’assurer que les plateformes d’extraction pétrolières et autres installations de production les respectent.
Déjà en 2011, dans le sillage de la catastrophe BP survenue un an auparavant dans le golfe du Mexique, la Commission avait estimé que « la probabilité d’un accident important au large des eaux européennes reste beaucoup trop élevée » lors de la présentation de sa nouvelle législation encadrante plus strictement l’extraction pétrolière offshore.
« Pour l’industrie offshore, cela représente un vrai tournant », assure Rob Beks, consultant spécialisé dans la gestion des risques liés aux actifs pour DNV GL, qui offre un service de vérification indépendant aux entreprises concernées. « « En ce moment, tout le monde se dépêche d’appliquer les nouvelles règles, c’est un défi à la fois pour les opérateurs et pour les autorités » explique-t-il.
L’industrie n’a pas accueilli cette nouvelle par la leve de bouclier que certaines attendaient. « De leur point de vue, les prix du pétrole étaient bas et il fallait mettre en place de nouvelles mesures très couteuses », se souvient Rob Beks. « [Mais] je pense qu’ils voient aujourd’hui le côté positif et le considèrent comme une amélioration de leurs opérations d’entretien et d’assurance. »
« En établissant des exigences clés dans des domaines importants, tels que les rapports sur les risques majeurs, la responsabilité financière et l’intervention d’urgence, la directive a aidé l’industrie et les États membres, en particulier dans les parties de l’Europe où le forage offshore est plus récent, à comprendre les principes, procédures et techniques majeures associés à la sécurité en mer », a déclaré le porte-parole de l’Association internationale des producteurs gaziers et pétroliers (IOGP) Nareg Terzian.
La directive ne fait toutefois pas l’unanimité. Le groupe des eurodéputés écologistes déplore en effet que « les incidents ne sont qualifiés de ‘majeurs’ qu’en cas de décès ou de dommages corporels graves, et ne contiennent aucune précision quant à la gravité du point de vue des conséquences sur l’environnement ».
Ces élus demandaient à la Commission de mettre en place un « régime de responsabilité civile strict pour les accidents en mer afin de faciliter l’accès à la justice des victimes (personnes physiques ou morales) de tels accidents, étant donné que cela peut inciter l’exploitant en mer à bien gérer les risques ».