Après un jugement du tribunal administratif de Paris qui a annulé la piétonisation des voies sur berge de la capitale française, les initiatives se sont multipliées afin d’empêcher leur réouverture à la circulation et soutenir la Mairie de Paris, qui promet un appel.
La semaine dernière, le tribunal administratif a annulé la fermeture à la circulation des voies sur berges à Paris – une décision controversée défendue par la Mairie de Paris, Anne Hidalgo. Les juges ont motivé leur décision en soulignant des « inexactitudes, omissions et insuffisances de l’étude d’impact concernant les effets du projet sur la circulation automobile, les émissions de polluants atmosphériques et les nuisances sonores ». Le tribunal épinglait notamment l’étude pour « des erreurs dans l’évaluation du taux de transit » – c’est à dire la proportion des véhicules qui empruntent les voies sur berge pour traverser Paris plutôt que pour effectuer un trajet au sein des limites communales.
La décision n’a pas plu aux riverains qui se sont mobilisés en nombre afin de soutenir l’initiative de la Mairie de Paris. En trois jours, 8 640 personnes ont déjà signé la pétition « Laissez-nous les berges ! » mise en ligne samedi soir sur le site change.org. Pour ces derniers, la piétonisation des voies sur berge est une mesure phare pour lutter contre la pollution. L’ironie voulait que la décision par le tribunal administratif de Paris tombe en effet en plein pic de pollution – avec entre 60 microgrammes (µg) et 65 µg de particules fines PM10 par mètre cube. De plus, en 2017, Paris a connu 129 jours d’indice de pollution atmosphérique moyenne ou élevée.
Au premier rang de la contestation, la Maire de Paris elle-même qui semble avoir fait de cette mesure son cheval de bataille – sinon sa marotte. Anne Hidalgo ayant annoncé dès mercredi sa décision de faire appel et de demander un sursis à exécution. « Les appels seront déposés dans les prochains jours », a depuis confirmé Christophe Najdovski, adjoint chargé des transports et de la voirie. « Nous travaillons à un nouvel arrêté et à sa sécurisation juridique. Nous examinons toutes les voies juridiques possibles permettant d’éviter le retour des voitures sur les berges qui entraînerait la transformation d’un parc urbain en autoroute en plein cœur de Paris » a-t-il déclaré.