Le réseau de multinationales Entreprises pour l’environnement ont publié l’étude « Zero Emission nette 2050 » afin de défendre l’objectif de neutralité carbone en 2050. Elle nécessitera en revanche un investissement de tous les acteurs de la société.
« Si on ne le fait pas, on ira dans le mur » annonçait Jean-Dominique Senard, le président de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, lors de la présentation de l’étude ZEN (Zéro émission nette) réalisée par le réseau Entreprises pour l’environnement (EPE). Les conclusions de l’étude sont sans appel démontrent que l’objectif de la neutralité carbone en 2050 n’est pas inatteignable même en conservant le dynamisme économique et le niveau de vie actuel.
Elles demandent toutefois un effort de société conséquent : réduire de 4,5 % par an ses émissions de GES pendant 35 ans d’affilée (contre -0,5% par an depuis 20 ans). « On ne parle plus de transition, mais d’une véritable transformation de notre société à accomplir d’ici 2050 » a prévenu Jean-Dominique Senard. Mais le président d’EPE se veut optimiste : « Si toutes les technologies disponibles sont mises en œuvre systématiquement, il est possible de l’atteindre ».
« Les vitesses de transition nécessaires sont telles qu’elles demandent dès à présent des politiques déterminées, incitatives et socialement justes, avec une visibilité à long terme, et crédibles, tant vers les entreprises que vers les consommateurs » préconise l’étude ZEN. Réalisée par un consortium d’experts[1], l’étude se veut une exploration, par un groupe d’entreprises[2] de tous les secteurs, de la faisabilité de la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Au cœur de cette transition, des « leviers politiques » primordiaux. Le rapport place en effet une fiscalité sur les émissions e gaz à effet de serre et une augmentation du prix de l’énergie. Il faudra également mobiliser 75 milliards d’euros annuels d’investissements afin de financer ce nouveau cadre. « Nous sommes convaincus qu’il y aura des effets économiques positifs » à ces transformations, sur l’emploi par exemple, a insisté M. Senard.
Le texte appelle également les agriculteurs à produire du biogaz par méthanisation et à favoriser la sylviculture : les forêts étant à la fois pourvoyeuses d’énergies renouvelables et des puits de carbone. « Nous devons intégrer le changement climatique dans l’inconscient collectif » ajoute Jean-Laurent Bonnafé, administrateur directeur général de BNP Paribas. Pour ça, une meilleure éducation est nécessaire. « La publicité doit arrêter de véhiculer des idées contraires à l’objectif visé » ajoute-t-il.
[1] Enerdata, Carbone 4, Solagro, le sociologue Stéphane Labranche, Philippe Quirion du CIRED-SMASH
[2] Entreprises pour l’Environnement (EpE) rassemble une quarantaine de grandes entreprises parmi lesquelles Air France, Airbus, BASF, Bayer France, LafargeHolcim, Michelin, Renault, SNCF, et Total