La sortie à venir du Royaume-Uni de l’Union européenne fait peser un risque sur les engagements climatiques pris par le pays dans le cadre de la COP21 et de la politique climatique commune européenne.
Le vote du 23 juin en faveur d’une sortie britannique de l’Union européenne a changé la donne pour bien des sujets – et les engagements environnementaux ne semblent pas en reste. Étant donné que les directives européennes ont déjà été appliquées et incorporées au droit britannique, il n’y aura pour le Royaume-Uni pas de bouleversement législatif. Qu’en est-il des aspects de la lutte conter le changement climatique qui ne font pas encore l’objet d’un engagement législatif (notamment la réduction de 80% des émissions de CO2 d’ici 2050).
Compte tenu de l’importance des de climato-sceptiques au sein du camp Brexit, les dirigeants des grandes associations professionnelles et entreprises énergétiques européennes ont écrit une lettre à Jean-Claude Juncker, président de la Commission, et Theresa May, Première ministre britannique, à officialiser leur engagement pour le climat post-Brexit. Cette missive, datée du 4 septembre, est une réaction au refus de Londres de s’engager à continuer à poursuivre les objectifs climatiques fixés au sein de l’UE après le Brexit.
« L’application continue de l’accord de Paris sur le changement climatique est une garantie essentielle envoyant des signaux clairs de stabilité sur le long terme aux investissements des entreprises dans les infrastructures à faible carbone », avancent ses auteurs. « Il sera important pour l’UE à 27 et le Royaume-Uni de montrer la voie au niveau international en explorant de concert des objectifs de réduction des émissions à long terme », ajoute la lettre, qui cite « les objectifs zéro émissions nettes de gaz à effet de serre » comme élément vital de l’accord de Paris.
Des deux côtés de la Manche, les entreprises s’inquiètent de plus en plus de la perspective d’un Brexit sans accord, et demandent un engagement clair qui « contribuerait à la gestion de l’incertitude majeure [engendrée par le référendum du Brexit] au sein des marchés ». Ils appellent à un accord de principe, indépendant de l’accord général du Brexit, potentiellement compromis, sur plusieurs sujets : la coopération sur l’application de l’accord de Paris, aucun droit de douane sur les échanges énergétiques, un maintien de normes écologiques élevées, une limitation des obstacles aux échanges de biens à faible carbone, une coopération diplomatique forte sur le changement climatique ainsi que des mesures contrant une interruption de l’investissement à faible carbone.