Des scientifiques ont trouvé des coraux ayant repoussé après d’importantes vagues de chaleur au large des îles espagnoles de Columbretes.
Certains coraux auraient trouvé une méthode pour survivre aux vagues de chaleur – une bonne nouvelle quand on sait que certains scientifiques prévoient disparition des coraux d’ici la fin de ce siècle. Une équipe germano-espagnole a découvert que certains coraux de Méditerranée avaient développé de nouvelles capacités pour faire face aux réchauffements épisodiques de l’eau. Une colonie près des îles espagnoles de Columbretes, constituée de minuscules créatures appelées polypes, que les chercheurs croyaient morte, de nouveaux coraux se sont développées, expliquent-ils dans un article publié dans la revue Science Advances mercredi 9 octobre.
« On a commencé à voir de polypes vivantes dans ces colonies, qu’on croyait complètement mortes » note Diego Kersting, chercheur à l’université Libre de Berlin. Avec sa collègue Cristina Linares, chercheuse à l’université de Barcelone, il surveilles pas moins de 243 colonies de l’espèce de corail Cladocora caespitosa en Europe. Si ce travail consistait principalement à notifier les hausses de mortalité dues au réchauffement du climat de l’eau, quelle ne fut pas leur surprise de voir qu’une colonie avait appris à s’adapter à ces évolutions. « C’est clairement une bonne nouvelle », confie Diego Kersting.
Ces résultats, si encourageants soient-ils, ne signifient pas que les coraux soient sortis d’affaire. « Mais le problème est que ces vagues de chaleur marine se produisent désormais en Méditerranée et ailleurs dans le monde tous les étés ou tous les deux étés. Si on a ces vagues de chaleur tous les étés, et qu’à chaque fois 10 ou 15 % de la couverture est tuée, on comprend bien que ce n’est pas durable. […] Il faut stopper le changement climatique, car sinon cela ne suffira pas. » Autrement dit, ce mécanisme est actuellement uniquement susceptible de retarder l’inévitable.
Cette étude fait écho à d’autres travaux menés sur la Grande barrière de corail d’Australie, publiés avril 2018. « Nous avons été stupéfaits de trouver moins de blanchissement en 2017, alors même que les températures étaient encore plus extrêmes que celles de l’année précédente », rapportait alors Terry Hughes, l’un des coauteurs de l’étude. Pour autant, cette adaptation de certaines espèces seulement se fait au détriment de la biodiversité. « Un peu comme si une forêt tropicale humide se transformait en garrigue méditerranéenne », souligne Denis Allemand, directeur scientifique du Centre scientifique de Monaco et spécialiste de la biologie des organismes marins.