Quelles seront les conséquences du Brexit sur les politiques environnementales britanniques ? Des inquiétudes apparaissent alors que le sujet est largement absent des négociations entre l’UE et le Royaume-Uni.
Alors que les négociations du Brexit échouent sur la question du devenir de la frontière entre les deux Irlandes, des sujets complexes comme le changement climatique sont largement laissés pour compte. Aussi, un groupe de scientifiques, de militants écologistes et de d’ingénieurs a écrit aux secrétaires d’État à l’environnement et au Brexit, Michael Gove et David Davis, afin de porter à leur attention la question des engagements environnementaux du pays. L’Union Européenne fixe en effet des objectifs de réduction et permet un partage de technologies entre ses états membres. D’où la question : que vont devenir les engagements du Royaume-Uni (R-U) près le Brexit ?
M Gove, l’un des plus ardents supporters du « oui » au Brexit, a dans son discours d’investiture en tant que secrétaire d’État à l’environnement, assuré qu’il se battrait pour un « Brexit vert », présentant le divorce comme une occasion unique d’avancer sur des questions telles que le traitement des animaux ou la qualité de l’air. Toutefois, les co-auteurs de la lettre ouverte estiment que le Brexit représente une menace sérieuse pour les efforts de réduction des émissions du R-U. D’autre institutions publiques ainsi que la presse ont avancé que le « oui » de juin 2015 allait remettre en cause les politiques européennes appliquées dans le pays.
En principe, le Brexit exempte le R-U de tout le corpus législatif de l’UE. Cependant, le pays devra toujours tenir ses engagements propres. Il faut rappeler que Londres a été l’un des plus fervents acteurs de la lutte conte le changement climatique. Dès 2008, le R-U s’était ainsi engagé dans le « Climate Change Act », à réduire ses émissions gaz à effet de serre de 80% d’ici à 2050 (par rapport au niveau d’émissions de 1990). Un engagement équivalent à celui de la Commission Européenne dans le « 2050 low-carbon economy ».
Toutefois, sans le garant communautaire, tout pas peut revenir sur ses engagements de manière unilatérale – comme l’a montré de façon répétée le Président américain Donald Trump. De plus, il n’est pas certain que le R-U demeure membre du système d’échange de droits d’émission de l’Union européenne (EU ETS) – un programme qui permet de lutter contre le réchauffement climatique en réduisant les émissions des état membres. Londres est le second plus gros émetteur de gaz à effet de serre d’Europe, aussi, un désengagement total de sa part compromettrait sensiblement le système de plafonnement et d’échange mis en place par l’UE.
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