Un rapport publié par l’UICN nous apprend que deux espèces d’arbres sur cinq sont aujourd’hui menacées d’extinction en Europe.
L’Europe compte actuellement 454 espèces d’arbres européens. Les choses pourraient cependant rapidement changer. 42 % des espèces d’arbres du continent sont en effet menacées d’extinction. C’est ce que nous apprenait vendredi 27 septembre, le baromètre de santé de la biodiversité l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L’organisation basée à Gland (Suisse). La proportion d’espèce menacée pourrait même s’élever à 49,6 %, en incluant les espèces pour lesquelles les données sont insuffisantes, précise le rapport.
En outre, 15 % de ces espèces ont été classés dans la catégorie « en danger critique », le dernier pallier avant l’extinction.
L’introduction d’espèces envahissantes, l’exploitation non durable des forêts et le développement urbain, les maladies qui touches la flore, les ravageurs venus d’autres contrées – principalement en raison de la mondialisation du commerce, notamment celui des plantes, qui les introduit en Europe – la multiplication des feux de forêt, l’élevage et la modification des écosystèmes, sont pointées du doigt pour ce phénomène alarmant.
« Les arbres jouent un rôle très important, ils structurent tout l’écosystème forestier », explique Serge Muller, responsable scientifique de l’herbier national et président du Conseil national de la protection de la nature. « Sans arbres, il n’y a pas de forêt et toutes les autres espèces de cet écosystème sont alors menacées. C’est pourquoi une étude approfondie sur les causes et conséquences de ces extinctions est extrêmement importante. »
« Il est alarmant de constater que plus de la moitié des espèces d’arbres endémiques d’Europe sont aujourd’hui menacées d’extinction », ajoute Craig Hilton-Taylor, qui dirige l’unité en charge de l’élaboration de la Liste rouge. « Les arbres sont essentiels à la vie sur terre et les arbres européens dans toute leur diversité sont une source de nourriture et d’abri pour d’innombrables espèces animales telles que les oiseaux et les écureuils, et jouent un rôle économique clé ».
L’UICN espère que ce rapport permettra au grand public de prendre conscience du phénomène et des graves conséquences qu’il provoquera. « Les plantes parlent peu au grand public, et il est beaucoup plus difficile d’obtenir des fonds pour étudier des espèces que personne ne connaît », confirme Emily Beech, officière de conservation au Botanic Gardens Conservation International de Londres et coauteure du rapport. Aussi, l’initiative cherche à mettre en lumière le rôle d’épine dorsale que joue la flore dans les écosystèmes européens.