
Hausse du niveau de la mer, perturbation des cycles pluvieux, le changement climatique affecte aussi notre production énergétique.
Le changement climatique a des conséquences visibles – à commencer par la hausse du niveau de la mer. EDF souligne ainsi qu’il s’est élevé en moyenne de 3,1 mm/an entre 1993 et 2003 du fait de la dilatation thermique des océans (57 %), de la fonte des glaciers (28 %) et de la rétractation des nappes glaciaires polaires (15 %). Et la tendance est loin de s’inverser : la multitude de scénarios élaborés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui réunit plus de 4 000 experts scientifiques, tablent sur une augmentation des températures comprise entre 1,4 et 5,8 °C, entre 1990 et 2100, qui appuierait ces changements.
Une question souvent éludée est l’impact sur la production d’électricité du fait de la hausse du niveau de la mer – ou plus précisément, celle de l’inondation des centrales, ce qui les rend inutilisables. Le C40, le Global Covenant of Mayors for Climate & Energy, l’Urban Climate Change Research Network (UCCRN) et Acclimatise ont ainsi publié un rapport, intitulé « The future we don’t want », qui se penche sur les scénarios les plus pessimistes du GIEC (un maintien des émissions actuelles de gaz à effet de serre). Il estime qu’en 2050, 230 grandes villes,
Ces villes (Londres, New York, Shanghai, Bombay, Calcutta,Madras…) accueillent actuellement pas moins de 450 millions de habitants. Ils seraient tous confrontées à de fréquentes coupures du fait de l’inondation des centrales voisines. Parmi les grandes villes les plus menacées, le rapport évoque. « Si la production énergétique fait défaut, les villes auront du mal à assurer l’accès à l’eau potable et à l’alimentation, le transport, le traitement des déchets, le fonctionnement du système de santé et le réseau de communications. Cela peut avoir des effets en cascade sur l’économie, avec de rapides conséquences au niveau politique, des entreprises et de la population locale », alerte le rapport.
En outre, un article dans la revue Nature Climate Change en début d’année met lui en garde contre les conséquences de la baisse de la pluviosité prévue dans de nombreuses régions de la planète. Or, l’eau est un élément essentiel dans les centrales thermiques (charbon, gaz, pétrole ou uranium) ainsi que pour l’hydroélectricité. Aussi, le changement climatique risque d’affecter quelques des 24 515 centrales hydroélectriques et des 1 427 centrales thermoélectriques dans le monde, réduisant encore nos capacités de production. Une perspective qui rappelle l’ampleur des enjeux de la lutte contre le changement climatique.
Depuis 1850, le marégraphe de Brest mesure une montée régulière de 1,29 +/-0,10 mm/an :
https://tidesandcurrents.noaa.gov/sltrends/sltrends_station.shtml?id=190-091. Pas de quoi s’alarmer… Après la forte montée de 120 m qui a suivi la fin de la dernière glaciation les océans sont montés de 1 à 3 mm/an. Selon les mesures par marégraphes depuis le début des années 1800, la montée des niveaux marins est de 1 à 1,5 mm/an, sans aucune accélération. Voir le site http://www.climate4you.com/ onglet « oceans », sea-level from tide gauges et sea-level from satellite altimetry. Cela fait pour 2100 une montée entre 8,2 et 12,3 cm. Pas de quoi paniquer, ni d’engager des dépenses aussi pharaoniques qu’inutiles sur nos côtes européennes.
Et si la production énergétique était pénalisée par les politiques climat-énergie qui perturbent les réseaux de transport et risquent de mener à un black_out généralisé en Europe ?