Quelques gestes suffisent pour réduire de 59% la gaspillage alimentaire d’après une « opération-témoin » de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
Une étude menée sur 250 ménages en France, rendue publique la semaine dernière, à l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le gaspillage. Menée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), cette « montre qu’il est possible, à domicile au moins, de réduire de beaucoup le gaspillage grâce à des gestes simples, » concluent ses auteurs. Elle identifie en effet des solutions qui permettent de réduire les pertes de 59 % – soit l’équivalent de 11 300 repas économisés au total sur un an pour ces 250 ménages.
« En France gaspiller c’est mal vu, personne n’a l’impression de gaspiller. Pourtant, quand on regarde de plus près, parfois ça peut être en petites quantités, mais mises bout à bout cela peut être important », note Emily Spiesser, responsable de la thématique « Consommation responsable » à l’Ademe. Le gaspillage alimentaire annuel est en effet évalué à 29 kilos de déchets par personne – dont sept kilos d’aliments encore emballés. Plus largement, de 25% à 30% de la production alimentaire mondiale est « gaspillée ou perdue » d’après le Giec (experts climat de l’ONU)
Pour les particuliers, la première étape est « la prise de conscience », qui « ne va pas du tout de soi » estime-t-elle. Aussi, l’étude propose des gestes simples permettant de réduire sensiblement le gaspillage alimentaire en France : veiller à la conservation des aliments (en connaissant ses stocks et leur date de péremption), ne pas jeter ses restes, des calculs simples pour préparer les portions justes… Un tutoriel d’auto-diagnostic est disponible sur le site de l’Ademe. D’autres solution sont également détaillées à l’adresse https://zero-gachis-academie.fr.
« Trois mois après la fin de l’opération, tous les foyers continuent à appliquer les gestes choisis », assure l’Ademe. Une bonne nouvelle pour un pays qui s’est fixé un objectif de réduction de 50% de son gaspillage sur l’ensemble de la chaîne alimentaire d’ici 2025. En outre, 3% du total des émissions de gaz à effet de serre en France sont liées au gaspillage, et une meilleure prise en charge des stocks permettrait donc d’alléger l’emprunte carbone nationale.