L’Union européenne vient d’adopter le texte prévoyant l’interdiction des produits en plastique à usage unique à une large majorité.
Mercredi dernier, le Parlement européen a entériné à une large majorité (560 voix pour, 35 contre et 28 abstentions) la directive plastiques, qui introduit notamment l’interdiction des produits en plastique à usage unique dans l’Union européenne, dès 2021. En vertu de ce texte, seront ainsi prochainement bannis des rayons des supermarchés européens les cotons-tiges, les couverts et pailles en plastique, touillettes à café, sacs plastiques…
La directive vise tout « produit fabriqué entièrement ou partiellement à partir de plastique et qui n’est pas conçu, créé ou mis sur le marché pour accomplir, pendant sa durée de vie, plusieurs trajets ou rotations en étant retourné à un producteur pour être rempli à nouveau ou réutilisé pour un usage identique à celui pour lequel il a été conçu ».
« Le plastique empoisonne nos mers, il tue leurs habitants et il nous menace, nous, au bout de la chaîne. Il était urgent d’agir », s’est satisfait le rapporteur du texte, la députée libérale belge Frédérique Ries. Son texte avait fait l’objet d’un accord en trilogue en décembre dernier, en vue de réduire la pollution des océans. Selon le Parlement européen, il devrait aussi permettre d’alléger de 22 milliards d’euros d’ici 2030 la facture de la pollution environnementale par les plastiques dans l’UE.
« Plus de 80 % des déchets marins sont en plastique. Les produits couverts par la législation représentent 70 % de l’ensemble des déchets marins » soulignait la Commission lors des discussions autour de ce texte. « Les résidus plastiques se retrouvent dans les espèces marines comme les tortues de mer, les phoques, les baleines et les oiseaux, mais aussi dans les poissons et les mollusques, et sont donc présents dans la chaîne alimentaire humaine » mettait en garde l’exécutif européen.
Ce texte fixe également un objectif de 90 % pour la collecte des bouteilles en plastique d’ici à 2029, et un seuil de recyclage de 25 % de leurs composants d’ici à 2025, puis de 30 % d’ici à 2030. Il introduit également la « responsabilité élargie du producteur » (REP) pour les cigarettiers et les producteurs de matériel de pêche, qui contribuent également à la pollution des mers.
Le projet de directive, qui doit encore être formellement approuvée par le Conseil européen (les états membres), qui devra à son tour pendre des mesures pour son application concrète sur le terrain, d’où le délai fixé à 2021.