La Banque européenne d’investissement renonce à financer les énergies fossiles à partir de 2022 dans le but de lutter contre le réchauffement climatique.
Afin d’appuyer l’effort de transition écologique, la Banque européenne d’investissement (BEI) renonce à prêter de l’argent à un projet qui s’appuie sur des énergies fossiles à partir de 2022. Après le pétrole et le charbon il y a une dizaine d’années, la nouvelle politique de prêt dans le secteur de l’énergie adoptée le 14 novembre dernier prévoit également un désengagement sur le gaz naturel. « C’est une étape extrêmement importante dans la construction de la banque du climat », a commenté Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI.
Le président de la BEI, Werner Hoyer, justifie son choix par la volonté de l’institution de réduire le réchauffement climatique lié à la combustion d’énergies fossiles. D’après lui, seule une politique volontaire est susceptible d’inverser la trajectoire de hausse des températures, qui à l’heure actuelle mènerait à une augmentation de 3 à 4°C d’ici la fin du siècle. « Si cela se produit, d’immenses pans de notre planète deviendront inhabitables, ce qui aura des conséquences désastreuses pour les populations du monde entier. La banque de l’UE a décidé de porter ses ambitions à une échelle supérieure », explique Werner Hoyer.
« Le bras armé financier de l’Union européenne vient de prendre un tournant historique en renonçant à financer les énergies fossiles. Tout en restant vigilants pour que de nouvelles infrastructures gazières ne soient pas largement financées dans les deux prochaines années, nous saluons cette position qui doit faire prendre conscience à l’ensemble des acteurs financiers, publics comme privés, de leurs responsabilités », a réagi dans un communiqué Cécile Marchand, chargée de campagne climat et acteurs publics aux Amis de la Terre.
Mais les organisations de défense de l’environnement ont tout de même déploré une application jugée tardive. « Alors que la nouvelle politique signifie que l’UE mettra largement fin à son soutien au charbon et au pétrole, le financement de projets tels que les gazoducs jusqu’en 2021 et la modernisation des infrastructures existantes en matière de combustibles fossiles après 2021 menace les engagements de l’UE en matière de climat », a pour sa part critiqué Greenpeace.
Si le désengagement de l’institution est progressif, elle s’est d’ores et déjà engagée à ne pas signer plus de contrats gaziers d’ici la fin de son engagement, fin 2021 : « Nous ne financerons que des projets qui sont déjà instruits, pas de nouveaux projets », assure ainsi Ambroise Fayolle. En outre, la BEI s’est engagée à doubler ses investissements dans des projets climatiques d’ici 2025 (pourtant ce seuil à 50% de son activité) soit un bond de 15 à 30 milliards d’euros.