La Commission travaille sur de nouvelles règles à la finance européenne permettant à l’Union européenne devenir une référence mondiale dans les domaines de la finance verte et de la transition climatique.
L’exécutif européen a présenté jeudi son plan d’action pour encourager la finance verte. « Green is the new black » a résumé le Président de la Commission européenne aux services financiers, Valdis Dombrovskis. « Nous présentons aujourd’hui nos plans en vue d’une réforme ambitieuse qui pourrait définir la référence mondiale en matière de finance durable », résume-t-il. La Commission a donc planché sur des solutions afin d’offrir une meilleure transparence dans le secteur de la finance durable.
L’objectif est de parvenir à orienter davantage de financements européens vers des solution durables. Elles représentent aujourd’hui encore un tout petit marché (165 fonds et 22 milliards d’euros selon l’étude de Novethic de mars 2017) et pourtant l’affaire n’est pas mince : les besoins annuels d’investissement générés par les engagements de l’UE pris dans le cadre de l’accord de Paris sont estimés à 180 milliards pour 2030. « Ce n’est qu’avec l’aide du secteur financier que nous pourrons combler ce déficit de financement » explique Dombrovskis.
Aussi, il propose l’élaboration d’un « système de classification unifié », qui permettrait de définir concrètement quels investissements sont durables, et dans quelle mesure ils le sont. « Avoir un éco label européen pour les produits financiers permet de mettre en avant les placements favorables au climat. Cela fonctionne comme pour les produits bio, les vêtements ou les bâtiments » souligne Valdis Dombrovskis.
Le plan de la Commission s’est très largement inspiré du le rapport d’experts du HLEG – rédigé par des universitaires, des acteurs de la finance, de la société civile et des institutions européenne – publié fin janvier. « L’esprit durable du rapport du HLEG est respecté : 80% des éléments sont repris dans le plan d’action même s’il est un cran en dessous des ambitions du rapport », analyse Pascal Canfin, le directeur général du WWF France, membre du groupe d’experts.
« Il faut souligner la grande réactivité de la Commission », ajoute Philippe Zaouati, l’un de ces experts, PDG de Mirova, filiale de Natixis Asset Management spécialisée dans l’investissement responsable. « Avoir un plan d’action aussi complet en un mois, c’est du jamais-vu », se félicite-t-il. Les détails du plan seront finalisés avec l’ajout d’une taxonomie pour clairement définir les critères de « durabilité » retenus par le Commission.
En mai prochain, la Commission fera une proposition législative définissant « les principes et la portée » de l’action à venir. Elle devra être adoptée par les 28 Etats membres de l’UE et le Parlement européen.