En réaction aux mises en garde du rapport des experts de l’ONU sur le déclin de la biodiversité, le Président français Emmanuel Macron a annoncé une série d’actions, dont une lutte accrue contre le gaspillage et l’extension des espaces protégés.
Le chef d’état français, Emmanuel Macron a reçu un groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité (IPBES) ce lundi, dans la foulée de la publication d’un rapport alarmant contre le risque d’une « extinction de masse » des espèces animales sur terre. Les experts internationaux ont ainsi estime qu’’un million d’espèces animales et végétales sont actuellement menacées d’extinction du fait de l’activité humaine – soit la sixième grande extinction de masse des 500 derniers millions d’année. « Lors des cinq précédentes extinctions de masse, on a perdu 75% des espèces », notait ainsi ce groupe.
Créé en 2012, l’IPBES est un organisme intergouvernemental, qui regroupe plus de 130 pays, et fournit des évaluations sur la biodiversité comme le fait le Giec sur le climat. Son rapport souligne que parmi les seuls vertébrés, 25 % des mammifères, 19% des reptiles, 13% des oiseaux et 41% des amphibiens et plus largement 1/3 des mammifères marins sont menacés d’extinction. En cause, l’activité humaine (consommation, pollution, constructions…). « La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine » conclut le « document le plus exhaustif réalisé à ce jour ».
« C’est la première fois qu’au meilleur niveau scientifique sont établis des faits cruels pour nous tous et qui appellent à l’action. Ce qui est en jeu est la possibilité même d’avoir une Terre habitable » a réagi M Macron. « La biodiversité est un sujet aussi important que le changement climatique et nous ne pouvons gagner cette bataille qu’en œuvrant sur tous les leviers » a-t-il mis en garde à la sortie d’une réunion avec la délégation de l’IPBES. Aussi, afin d’atténuer cette tendance inquiétante, le Président français a annoncé une série de mesures visant à réduire l’emprunte environnementale des français.
Paris s’engage donc à adopter un plan de lutte contre le gaspillage alimentaire, particulièrement minutieux au niveau « des écoles, des restaurateurs et des distributeurs ». Il a ensuite appelé à « un changement dans nos modèles de production » – une action qui nécessite qui, d’après lui, une « prise de conscience » au niveau de la société. Il a par ailleurs annoncé vouloir porter la part des aires marines et terrestres protégées à 30% du territoire d’ici 2022 (contre 20% actuellement) afin de protéger les habitats de plusieurs des espèces visées par le rapport de l’ONU.
« J’ai demandé un bilan pour se fixer des objectifs en matière de lutte contre l’artificialisation et une réhabilitation des 20 à 25% de sols agricoles dégradés par l’utilisation passée de phytosanitaires » a-t-il ajouté avant d’annoncer une « revue des aides fiscales et budgétaires » pour renforcer l’action environnementale en France. Des annonces qui semblent avoir satisfait les ONG de défense de l’environnement, qui demandent maintenant une action concrète pour mettre en œuvre ces engagements.