Les députés français ont inscrit à l’unanimité « l’urgence écologique et climatique » dans le projet de loi relatif à l’énergie et au climat.
Les députés français ont décidé d’inscrire à l’unanimité le concept d’urgence à l’article 1er du projet de loi relatif à l’énergie et au climat. La France rejoint ainsi le club des pays ayant décidé de légiférer sur ce sujet, aux côtés du Royaume-Uni et de l’Irlande. « Le pape et le secrétaire général de l’ONU ont tous deux déclaré que nous étions confrontés à une urgence climatique, il est donc bon de voir que le nouveau projet de loi français sur l’énergie et le climat reflète ce nouveau sentiment d’urgence », a réagi Laurence Tubiana, ex-négociatrice pour la France lors de la COP21.
Le ministre de l’Ecologie François de Rugy a alors salué une « déclaration politique » qui permet de « considérer qu’on se situe dans une situation d’urgence », avant d’ajouter « J’imagine que cela signifie qu’au-delà de la déclaration (…) cela vaut également mobilisation notamment de la part des députés de l’opposition sur les mesures lorsqu’elles sont prises ». Ce dernier déplore en effet des divisions au sein du Parlement « dès qu’on met en place la moindre solution » concrète. « C’est la polémique politique qui reprend le dessus » explique le Ministre.
Pour nombre d’élus, ce vote à l’unanimité permet d’émettre un signal fort qui doit désormais être accompagné d’engagements concrets. C’est « un appel à l’accélération » a observé l’élu Matthieu Orphelin, figure du Collectif de députés transpartisan pour le climat « Accélérons ». D’autres sont moins emballés par ce vote somme toute très théorique. C’est le cas de l’ex-ministre de l’Ecologie Delphine Batho (Parti Socialiste), qui a observé que la disposition législative n’avait « aucune portée autre que symbolique » et que « depuis des années dans le domaine de l’écologie, les mots sont repris mais pas les actes »
Outre l’urgence climatique et écologique, les députés se sont également accordés sur la définition de la neutralité carbone – à savoir, « un équilibre entre les émissions anthropiques et les absorptions anthropiques de gaz à effet de serre sur le territoire national sans utilisation de crédits internationaux de compensation carbone ». Ce faisant, la France va plus loin que d’autres états membres, comme la Finlande, la Norvège ou encore le Royaume-Uni autorise l’achat de ces crédits carbone. Deux mesures, un temps envisagées, ont en revanche été laissées de côté : la fin des subventions aux énergies fossiles dès 2020 et un objectif de 100 % d’énergie renouvelable en 2050.