Le Président français Emmanuel Macron annonce la mise en place d’un « conseil de défense écologique » qui réunira les ministres français pour faire les « choix stratégiques » imposés par « l’urgence climatique ».
Hier, Emmanuel Macron s’exprimait dans une allocution au peuple français. Il souhaitait lors de cet exercice apporter des réponses à la crise sociale que le pays a traversé ces 5 dernier mois. Le Président français était attendu au tournant sur de nombreux points, notamment la question de la transition écologique, au cœur du débat européen – en particulier dans le cadre des législatives à venir.
« Nous sommes face à un défi des grands changements, le premier, le plus urgent, le plus impétueux, c’est le climat » a souligné le Président. Reconnaissant cet « état d’urgence climatique », M Macron s’est engagé à « changer de méthode » en mobilisant l’ensemble de son gouvernement mais aussi en utilisant « davantage l’intelligence collective » des Français.
« Je veux que nous mettions en place un conseil de défense écologique qui réunira le Premier ministre et les principaux ministres chargés de cette transition (…) que je présiderai de manière régulière pour à la fois prendre les choix stratégiques et mettre au cœur de toutes nos politiques cette urgence climatique » a-t-il poursuivi.
Présidé par le chef de l’état, ce conseil sera composé du Premier ministre et des principaux ministres du gouvernement. Il comprendra également 150 citoyens tirés au sort. Dans un premier temps, son objectif sera de « redessiner toutes les mesures concrètes d’aide aux citoyens sur la transition climatique » – aides que le Président français estime « trop complexes ».
Dans un second temps, le conseil devra « définir si besoin était d’autres mesures incitatives ou contraignantes » et « définir des ressources supplémentaires et de proposer des financements pour ce faire ». Cette mesure s’inspire du comité interministériel mis en place en 2002 par Jacques Chirac pour lutter contre l’insécurité routière et qui débouchera sur la création des radars automatiques.
« Ce qui sortira de cette convention, je m’y engage, sera soumis sans filtre, soit au vote du Parlement soit à référendum, soit application réglementaire directe », a promis Emmanuel Macron.
Il a également promis de continuer à pousser l’action environnementale au niveau européen, notamment son projet de « finance verte plus ambitieuse ». Depuis son élection, M Macron a en effet appelé à la création d’une « Banque européenne pour le climat » afin de financer la transition écologique de l’Union.
Ces annonces ont cependant été accueillies assez tièdement par les associations de défense de l’environnement. « Plutôt que des mesures concrètes, le président annonce la création d’un nouveau comité. Décidément, le temps de l’action climatique, ce n’est pas encore pour aujourd’hui… », a par exemple réagi Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.
« Le nom sonne bien, mais j’ai peur que derrière le vernis, cela sonne creux une nouvelle fois. Je ne sais pas où en est aujourd’hui ce Haut conseil pour le climat… Fonctionne-t-il toujours encore ? » s’interroge-t-il. Même son de cloche chez WWF France. « A quand les décisions pour la transition ? », s’interroge l’ONG.
« Les citoyens ont d’ores et déjà exprimé leurs attentes dans le cadre de débats publics » a ajouté Isabelle Autissier, présidente de WWF France. Cette dernière regrette l’absence « d’actions structurantes » dans les annonces d’Emmanuel Macron.