La France travaille sur un système de bonus-malus favorable au recyclage du plastique qui entrera en vigueur à partir de 2019.
« Nous voulons aller plus loin sur la question du plastique », confie Brune Poirson, secrétaire d’Etat à la Transition écologique. « Demain, quand il y aura le choix entre deux bouteilles, l’une fabriquée en plastique recyclé et l’autre non, la première sera moins chère », assure-t-elle. Son projet ? Un système de « bonus-malus » sur les produits à base de plastique qui pourra aller jusqu’à 10 % de leur prix afin de favoriser les plastiques recyclés et pénaliser les acteurs qui n’en font pas assez. « Nous voulons l’activer dès 2019 et le faire monter en puissance », ajoute-t-elle.
Cette mesure vient soutenir l’objectif du quinquennat d’Emmanuel Macron, qui a promis 100% de recyclage des plastiques d’ici 2025 – ce taux est actuellement à 24%. Mais une difficulté majeure subsiste : comment concilier de vœux pieu avec une production mondiale qui a progressé de plus de 40 % en dix ans, passant de 245 à 348 millions de tonnes en 2017 ? La France a décidé de s’inspirer d’un système déjà en vigueur chez plusieurs autres états membres, comme en Allemagne, où depuis 2003 les bouteilles et canettes de bière, eau et soda sont consignables.
« Nous ne pouvons pas le faire du jour au lendemain », tempère toutefois le secrétaire d’Etat. « Il y a des territoires qui ont de très bons systèmes de collecte. En allant trop vite, nous risquerions de tuer des comportements déjà vertueux. » En outre, son alliance est très conciliante, prévoyant de collaborer avec le secteur plutôt que bannir immédiatement certains produits. « Si dans deux ans, le compte n’y est pas, alors on passera au règlement », assure Brune Poirson.
La mesure semble un rien légère pour les associations de défense de l’environnement. « Le recyclage est essentiel, mais pas suffisant », regrette toutefois Flore Berlingen, directrice de l’association Zero Waste France. « Il faut absolument couper le robinet et avoir des mesures plus fermes pour tout ce qui concerne le suremballage, les objets jetables ». « C’est un peu à l’image d’une embarcation qui prendrait l’eau. Le recyclage, ça permet de colmater les fuites. Mais ça ne permettra pas de couper le robinet et donc sauver la situation », déplore-t-elle.