Une Cour administrative fédérale allemande a confirmé la décision des villes de Stuttgart et Düsseldorf d’interdire les véhicules diesel ne respectant pas les normes européennes d’émissions.
Nouveau coup dur pour l’industrie automobile allemande. La Cour administrative fédérale allemande, installée à Leipzig, a donné raison ce mardi 27 février aux tribunaux de Stuttgart et de Düsseldorf qui avaient décidé d’interdire l’accès aux véhicules diesel ne respectant pas la norme Euro 6 relative aux émissions de polluants atmosphériques. Cette dernière avait été saisie par les autorités du Bade-Wurtemberg et de Rhénanie-du-Nord-Westphalie pour contester cette mesure.
La Cour a estimé que ceux-ci pourront être « progressivement » bannis de ces deux métropoles, en commençant par les plus anciens et en prévoyant des exceptions « pour les artisans ou certains groupes d’habitants ». Cette décision ouvre la voie à plus d’interdictions dans des centres-villes, ce qui pourrait concerner 12 millions de véhicules en Allemagne (10 millions de voitures et 2 millions de camions selon le cabinet de conseil EY).
« C’est un grand jour pour la qualité de l’air en Allemagne », a commenté le directeur général l’association de protection de l’environnement Deutsche Umwelthilfe (DUH), Jürgen Resch. « Lorsqu’il sera évident qu’il y aura des interdictions de circulation, l’industrie automobile mettra fin à sa résistance contre des améliorations techniques. » La DUH était à l’initiative de la demande d’interdiction.
Cette décision était contestée par les constructeurs automobiles, dans la tourmente depuis l’éclatement du « dieselgate ». Avec ses quelque 800 000 emplois, le secteur dépend beaucoup du diesel. Pourtant, le vent semble en train de tourner : de 51% des ventes de voitures neuves en 2016, les diesels sont tombés à 31% en 2017. Pour Peter Fuss, expert du cabinet EY, la part du diesel pourrait passer sous la barre des 25% cette année.
Quelque 70 villes allemandes présentaient l’année dernière des taux de dioxyde d’azote supérieurs au seuil européen annuel moyen de 40 microgrammes/m3. De telles densités favorisent les maladies respiratoires et cardiovasculaires. Selon une étude de l’Agence fédérale pour l’environnement, quelque 6.000 personnes en Allemagne meurent prématurément du fait de maladies causées par des taux trop élevés de dioxyde d’azote.