Une nouvelle montée des eaux à Venise, après une semaine de crue, inquiète les autorités italiennes, alors que des risques de crue se confirment plus au sud, le long de l’Arno.
A Venise, inondée depuis une semaine, après une accalmie durant le weekend, les eaux sont remontées à 1,50 mètres dimanche soir. Si on est loin du pic de 1,87 m de mardi, le retour à la hausse inquiète les autorités italiennes, qui ne parviennent pas à estimer combien de temps va encore durer la série inédite de marées hautes (« acqua alta »). Après une vague de mauvais temps, principalement au nord de l’Italie, Venise et les îles de sa lagune se sont en effet retrouvées sous l’eau. La ville elle-même a été submergée à plus de 70% au pire de la crise.
Si la fin de cette crise est difficile à prévoir, les premiers signaux positifs se font voir. Les prévisions météorologiques prévoient des marées n’excédant pas 110 cm pour les jours à venir, ce qui devrait permettre à la cité lacustre d’évaluer les dégâts causés par cet épisode dramatique. L’Italie a déclaré l’état d’urgence et a débloqué 20 millions d’euros pour la ville, mais son Maire estime que les dommages subis pourraient atteindre plusieurs centaines de millions d’euros.
Afin de tenter de protéger Venise, les autorités avaient décidé en 2003 la mise en place du projet Mose (Moïse en version française), des digues modulables censées de barrer l’accès à la lagune en cas de montée des eaux critiques. Il reste pour l’heure inachevé du fait de scandales de corruption à répétition. Les projections situent aujourd’hui la fin des travaux pour 2022. En outre, des alertes ont également été émises pour les villes de Florence et Pise, en raison des pluies incessantes qui s’abattent sur l’Italie.
Des pontons ont d’ailleurs déjà été installés dans les deux villes sur les rives de l’Arno « par mesure de précaution », expliquent les autorités. L’armée italienne a tweeté des photos de militaires consolidant les berges du fleuve et la protection civile italienne a conseillé aux habitants de ne pas s’en approcher dans les jours à venir.
Le maire de Venise, Luigi Brugnaro, a déclaré que cette « situation dramatique » avait été provoquée par le changement climatique. Un avis partagé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui dans un rapport estimait qu’en raison de la montée des mers, ces inondations extrêmes qui se produisent à Venise une fois tous les 100 ans environ, devraient à présent se reproduire tous les six ans d’ici 2050, avec leur lot d’immeubles inondés, installations électriques hors service et de commerces contraints à la fermeture.