Une série de rapports alerte sur le faible niveau de préparation des secteurs bancaire et de l’assurance par rapport aux les risques associés au changement climatique.
Ça n’est plus un secret, les catastrophes météorologiques liées au changement climatique génèrent d’importants dommages matériels et humains. Quelques 181 catastrophes naturelles ont été recensées dans le monde en 2018, selon le réassureur Swiss Re, et elles auraient généré 155 milliards de dollars de dégâts (soit 0,19% du PIB mondial). Sur ce total, environs 76 milliards seulement étaient couverts par des assurances.
2017 était pourtant une relativement bonne année par rapport à 2017, qui avait été particulièrement dévastatrice – du fait des ouragans Harvey et Irma. Résultat : un record historique de pertes à 337 milliards de dollars. Mais plus généralement, les pertes économiques liées aux désastres naturels ne cessent de croître depuis 1970. En outre, un rapport de l’Agence européenne pour l’environnement est venu rappeler que les catastrophes s’intensifient et leur fréquence est accrue.
Dans ce contexte, la Banque de France a publié une note qui met en garde contre une prise en compte « partielle et hétérogène » des risques associés au changement climatique par les établissements financiers français. L’institution s’inquiète d’un « manque de moyens accordés en interne à ces problématiques qui ne sont pas encore considérées comme prioritaires du fait de leur manque de matérialité immédiate ».
« Contenir le réchauffement climatique requiert des efforts supplémentaires très importants », résument Sébastien Diot et Anne-Lise Bontemps-Chanel dans ce document. Mais l’institution s’inquiète également pour les organismes d’assurance qui « n’évaluent pas l’impact des chocs de valorisation sur leur portefeuille ». Dans le même temps, l’INRA a également émis des doutes sur la capacité du secteur à faire face à la hausse des risques.
Cette défaillance pourrait compromettre la santé financière de ces institutions. Et pour celles qui ont entamé une transition, celle-ci se fait souvent au prix de la couverture offerte. Aussi, il faut s’attendre à une évolution drastique des contrats, au détriment des assurés (changement du montant de la prime, du niveau de franchise, ou encore du seuil de déclenchement). Elle fera à la fois davantage porter la charge du changement climatique sur les individus mais augmentera aussi drastiquement le nombre d’affaire portées devant la justice.
En plus de la réticence croissante à couvrir les nouveaux risques, il faut considérer les foyers situés dans des zones à haut risque sont exclues du marché de l’assurance – citons l’exemple des habitations non assurables en Italie ou en Hongrie du fait de risques sismiques ou d’inondation élevés. Une précarité de plus devant le changement climatique.
Le problème n’est pas dû au réchauffement climatique qui n’entraîne pas l’augmentation des catastrophes climatiques (de type ouragan, inondations) mais à la démographie et au nombre de cas à dédommager.
Alors effectivement encore un voyant qui s’allume pour justifier une augmentation des primes d’assurances !