Les eurodéputés se sont prononcés mardi en faveur d’un amendement qui interdit la pêche électrique dans les eaux européennes.
Dans le cadre de la réforme du cadre légal de la pêche dans l’UE, le Parlement européen a modifié plusieurs règlements sur les périodes de pêche, lieux, quantités et types de poissons qu’il était autorisé de pêcher. Un amendement de cette réforme a également totalement interdit la « pêche électrique » dans les eaux européennes. La technique consiste à plonger dans l’eau un outil appelé « Martin-pêcheur » qui émet un champ électrique qui étourdit les poissons et les poussent à remonter vers les filets.
402 députés se sont prononcés en faveur de l’interdiction, 232 contre et 40 se sont abstenus. Cette interdiction constitue un coup dur pour les pêcheries néerlandaises, qui ont abondement investi dans cette technologie. Ils affirment qu’elle endommage moins les fonds marins que le chalutage de fond, où filet est lourdement lesté de plaques de métal, suit au plus près le fond océanique et sillonne les fonds marins à la recherche de poissons – les groupes environnementaux diffèrent et accusent la pêche électrique de détruire l’écosystème des fonds marins.
L’eurodéputé vert Yannick Jadot s’est réjouit d’une « très belle victoire contre une pêche terriblement néfaste, une véritable arme de prédation massive ». Les écologistes s’opposaient à cette technique afin de préserver les stocks de poissons et protéger les écosystèmes. D’après Rebecca Hubbard, qui préside le groupe de lobbying Our Fish qui luttait contre la pratique de la pêche électrique, « il n’a jamais été prouvé que la pêche électrique est moins nocive pour l’environnement que le chalutage de fond. Elle permet simplement de consommer moins de carburant, ce qui est plus rentable. »
La technique a été interdite dans la plupart des pays du monde. Interdite en 1998, puis autorisée à titre expérimental depuis 2007 dans la mer du Nord à hauteur de 5 % des flottes de chalutiers à perche de chaque état membre de l’UE – une exception qui a principalement bénéficié à la flotte hollandaise. La Commission proposait quant à elle de maintenir la pratique et de supprimer la restriction imposée aux flottes des États membres.
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