Pornographie, séries télé, vidéos de chats, le streaming en ligne émet autant de CO2 que l’Espagne toute entière d’après un rapport du think tank français The Shift Project.
Selon un rapport publié le 11 juillet, la consommation de vidéos, séries, films sur les différentes plateformes et réseaux sociaux participerait au changement climatique. Devant la quantité exponentielle de conteus mis en ligne, cette étude réalisée par le du think tank français The Shift Project encourage à la « sobriété numérique ». En cause, l’usage des nombreux serveurs sollicités à travers la planète et le coût énergétique des données.
La vidéo en ligne génère 60 % des flux de données mondiaux et « plus de 300 millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) par an » soit « autant que l’Espagne », note le rapport. « La pornographie, Game of Thrones, et les vidéos de chatons sont un désastre écologique », prévient le groupe de réflexion Dans cette catégorie, on retrouve les sites de VOD (Netflix, Amazon Prime…), qui représentent 34 % des contenus en ligne, devant les sites pornographiques (27 %), les services vidéo de type YouTube (21 %) et d’autres services comme les appels vidéo (Skype, WhatsApp…) avec 18 %.
Les vidéos mises en ligne durant l’année 2018, seulement, auraient généré quelques 300 millions de tonnes de CO2, soit 1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. « Ce rapport montre que l’essentiel des vidéos constituant 80 % du trafic internet sont consommées à titre de divertissement ou de publicité », indique Hugues Ferreboeuf, le directeur de The Shift Project. « Si l’on veut être sérieux avec les objectifs de transition énergétique, il est indispensable de prendre en compte l’impact du numérique, qui est en croissance exponentielle », soutient Matthieu Auzanneau, directeur général de The Shift Project.
La quantité de vidéos en ligne est en effet en constante hausse. Résultat : le secteur dépasserait les 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2019. « Nos modes de consommation actuels sont directement responsables de notre incapacité à réduire notre empreinte carbone, pourtant, nous rechignons toujours à les modifier », déplore Hugues Ferreboeuf. « Une remise en question de nos comportements sur le net est non seulement souhaitable, mais possible face à l’urgence climatique »
« En tant qu’internautes, nous connaissons peu voire pas du tout notre impact environnemental. Avec l’extension de navigateur Carbonalyser, on peut estimer cet impact, et notamment voir le poids de la consommation de vidéos. L’équivalence entre les émissions de CO2 de la navigation internet et des kilomètres parcourus en voiture est particulièrement déstabilisant : on arrive souvent à un bon kilomètre en à peine un quart d’heure de navigation », note le rapport.