Si la nouvelle mandature du Parlement européen aura à traiter une quantité de questions environnementales, la qualité de l’eau est le premier dossier dont hériteront les nouveaux élus européens.
Dans plusieurs pays européens les formations écologistes ont créé la surprise en reportant une part non négligeable des suffrages. En France, la liste Europe Écologie-Les Verts est arrivée en troisième position, avec 13,1% des voix. En Allemagne, avec 20,9% des voix ils sont deux fois plus qu’en 2014. Au Royaume-Uni, les « Greens » ont également quasiment doublé leur score, avec près de 12% des voix. En Irlande, le Green Party réalise un score sans précédent avec 23% des suffrages. En Autriche, Irlande, Pays-Bas, leurs homologues sont également au-delà de 10%.
Cette nouvelle teinte « verte » affectera sans doute l’affectation du Parlement de Strasbourg. Mais au total, le groupe Verts-ALE au Parlement européen ne devrait obtenir qu’une vingtaine de sièges supplémentaires, pour 70 élus sur 751 sièges. En outre, les négociations avec le Conseil européens sont également un enjeu majeur au vu des divisions existant entre les états membres. Aussi, il sera nécessaire de lier des alliances afin de progresser sur les grands dossiers écologiques qui attendent les eurodéputés. Et ce tout particulièrement considérant que le Parti populaire européen arrivé en tête du scrutin a une position très timide matière environnementale.
« Si le PPE veut les Verts à bord, il va falloir s’engager avec un véritable aggiornamento sur le marché du carbone, de la performance énergétique des bâtiments, des objectifs climat », prévient le coprésident des Verts à Strasbourg, Philippe Lamberts. Mais la première grande question qui n’a pas été bouclée par la mandature précédente la question de qualité de l’eau potable doit encore être réglée – il faut notamment de s’entendre sur des normes communes afin de réguler les taux de plomb, de pesticides et autres perturbateurs endocriniens.
Mais cette question touche à de nombreux autres dossiers. « Il s’agit de limiter les déchets plastiques en réduisant la consommation d’eau en bouteille. Pour ce faire, les parlementaires travaillaient à resserrer les vis sur la question de la concentration des polluants dans l’eau du robinet », rappelle ainsi une source au Parlement européen. « Les nouvelles règles visent à promouvoir l’utilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation agricole, qui représente près de la moitié de l’eau utilisée chaque année dans l’Union européenne » ajoute-t-il. « Une plus grande réutilisation de l’eau dans l’agriculture pourrait aider à réduire le stress hydrique de 5% par an ».